SYNOPSIS : David Vincent, architecte de profession, revient d'un long et épuisant voyage d'affaire au volant de sa voiture. Durant la nuit, il décide de faire une pause afin de se reposer. Ayant aperçu une pancarte indiquant auberge, il s'engage sur un chemin qui s'avère être une voie sans issue menant à un établissement depuis longtemps abandonné. Soudain, un vaisseau spatial attérit non loin de son véhicule. Vincent tout d'abord incrédule, se rend en toute hâte au bureau du shérif de Santa Barbara, la ville la plus proche, afin d'informer les autorités...
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« Et si on découvrait un passage vers des mondes parallèles ? Et si on pouvait glisser vers des milliers d’univers différents, se retrouver la même année, être la même personne, mais que tout le reste soit différent ? Et si on ne trouvait plus le chemin du retour ? ».
L’aventure de « Sliders : les mondes parallèles » débute à San Francisco. Quinn Mallory, brillant étudiant en physique, mène d’étranges expériences dans son sous-sol. En tentant de créer une machine antigravité, il ouvre accidentellement un vortex, un passage donnant accès à un nombre infini d’univers parallèles. Animé par la curiosité scientifique, le jeune homme, équipé de son invention, le minuteur, tente un voyage vers l’inconnu. Bien que tout semble habituel au premier abord, Quinn va constater qu’il n’est effectivement plus chez lui : le Mexique est la première puissance d’Amérique, Elvis Presley et JFK sont toujours vivants, les voitures s’arrêtent au feu vert, et pire encore … Sa mère attend un enfant du jardiner. De retour dans son univers, Quinn souhaite poursuivre son expérience scientifique et entraine son professeur de physique à l’Université, Maximilian Arturo, sa meilleure amie, Wade Wells, et par inadvertance, un chanteur, Rembrandt Brown, dans son périple. Malheureusement l’expérience scientifique tourne mal et le groupe se retrouve rapidement perdu dans l’espace-temps, contraint de « glisser » de mondes en mondes, de manière aléatoire, dans l’espoir de retrouver un jour leur propre univers.
C’est durant leur collaboration sur un projet de film intitulé « Messengers of Deception » pour Universal Studios que Tracy Tormé (« Star Trek : la nouvelle génération », « Odyssey 5 ») et Robert K.Weiss (« Dream On ») vont développer les bases de ce qui deviendra « Sliders ». « Je travaillais sur ce film avec Bob Weiss » explique Tracy Tormé. « J’attendais dans son bureau et il y avait un magazine avec deux terres, l’une à côté de l’autre. Je lisais à la même période un livre sur George Washington ». Cet ouvrage expliquait notamment comment ce personnage historique échappa de justesse à la mort durant une bataille. « Si une balle avait atteint son but, il aurait été tué » raconte Tormé. « Il n’y aurait eu ni révolution, ni Etats-Unis. Alors j’ai dit à Bob ‘J’ai une drôle d’idée pour une série’ ». Les deux hommes vont rapidement se mettre d’accord sur un scénario, Robert K. Weiss souhaitant depuis longtemps exploiter le concept des univers alternatifs sur le petit écran. « Pendant des années je voulais faire une série sur les mondes parallèles » admet le co-créateur de la série. « J’étais un grand fan d’ « Au Cœur du temps » (1966) et les quelques épisodes de « La Quatrième Dimension » (1959) qui traitaient de réalités alternatives m’avaient frappé. Avec les années, il y a eu quelques séries traitant du voyage dans le temps, mais rien sur les univers parallèles ». Tracy Tormé et Robert K. Weiss conçoivent ainsi « Sliders » sur un ensemble d’uchronies, c'est-à-dire de relectures de l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé. L’épisode pilote présente notamment aux téléspectateurs un univers où l’URSS a gagné la guerre froide. D’autres scénarios, reposant sur ce modèle seront proposés dès la première saison.
Les deux créateurs de la série voient ainsi rapidement dans ce concept une occasion d’apporter, de manière divertissante, un regard critique sur notre propre société. Une formule d’ores et déjà employé avec succès à la télévision par Gene Roddenberry (« Star Trek ») et Rod Serling (« La Quatrième Dimension »). « Il faut voir Sliders comme une allégorie » explique Tracy Tormé au magazine Génération Séries en 2001. « L’allégorie est une manière puissante d’examiner une société en plaçant des histoires sur d’autres Terres. On s’en sort en montrant des choses qui en réalité sont des choses à propos de notre Terre et la façon dont on y vit. Je pense que j’ai souvent lutté contre le politiquement correct, dans presque tous les épisodes en utilisant cette philosophie ». La consommation de masse, les rapports hommes/femmes, les phobies, la téléréalité, font ainsi parti des sujets exploités au fil des épisodes de la série. Remarquons que les sujet traités sont toujours poussés à l’exagération de telle manière à amuser le public et de le faire réfléchir aux éventuelles dérives qui pourraient menacées un jour nos sociétés. Dans ce contexte, « Sliders » se distingue d’autres programmes de Science-fiction en accordant une place prédominante à l’humour. « Dans sa conception originelle, et comme le prouve le pilote, l’humour était un des ingrédients caractéristiques de Sliders » explique Robert K. Weiss dans les colonnes de Génération Séries en 1999. « Tracy et moi pensions que ne pas se prendre au sérieux serait une des clés du succès de la série. Nous pensions que les différences de cultures des Terres parallèles était une source inépuisable de situations comiques ». Certains mondes explorés par les quatre « glisseurs » (Sliders en V.O.) dévoilent en effet aux téléspectateurs des situations pour le moins hilarantes. Ainsi, dans un « Monde sans Hommes », les quatre glisseurs sont confrontés à une Terre parallèle victime d’une guerre chimique et composée uniquement de femmes. Les rares hommes valides sont enfermés dans des camps et utilisés comme géniteurs en chaîne ! L’introduction d’un « Monde de dinosaures » nous dévoilera quant à lui un univers parallèle où la société a bannie le mensonge, en obligeant chaque individu à porter un collier infligeant une décharge électrique en cas de non respect de la loi ! Les réactions des quatre protagonistes à ses réalités alternatives contribuent eux-mêmes aux moments comiques de la série.
L’un des atouts de « Sliders » repose d’ailleurs sur ses personnages principaux. Tracy Tormé et Robert K. Weiss ont en effet eu la bonne idée de réunir quatre individus que tout oppose, tant par leur caractère que par leur parcours. Si Quinn, Rembrandt, Wade et le Professeur se lient rapidement d’amitié, cela ne les empêche nullement d’exprimer quotidiennement de grandes divergences d’opinions tout au long de la série. Chacun a en effet son propre avis sur la glisse, sur les cultures rencontrées et les différents défis à relever. L’identification des téléspectateurs aux personnages est d’autant plus facilitée que seuls les personnages de Quinn Mallory et du Professeur Arturo sont des scientifiques. Le chanteur, Rembrandt Brown, et l’étudiante en poésie, Wade Wells, apportent un équilibre au groupe et soulèvent souvent des questions que peuvent se poser eux-mêmes les téléspectateurs.
C’est dans cet état d’esprit que « Sliders » sera présenté au grand public sur Fox Television à partir du 22 mars 1995 (et l’année suivante sur M6 pour la France). Chaque semaine, les glisseurs visiteront une nouvelle Terre, dans l’espoir de rentrer un jour chez eux.
L’EVOLUTION DE LA SERIE
Une aventure télévisuelle
Composée de cinq saisons, soit 88 épisodes, la série de Tracy Tormé et Robert K. Weiss connaîtra un destin particulièrement mouvementé. Ainsi, dès la première saison, la Fox décidera au détriment de ses créateurs de ne pas suivre l’ordre de production des épisodes. L’objectif des dirigeants de la chaîne vise à assurer la fidélisation des téléspectateurs. Malheureusement, cette décision nuira quelque peu à la cohérence des premiers épisodes. En effet, à l’origine, « Sliders » était construite sur un modèle proche de la série « Au cœur du temps » (1966). Chaque épisode se focalisait sur la découverte d’un nouveau monde, le dénouement étant réservé à l’introduction du prochain épisode. Mais face aux méthodes de diffusions de la chaîne, ce schéma sera finalement abandonné afin de pouvoir présenter les aventures des glisseurs dans n’importe quel ordre. Quoiqu’il en soit, les épisodes sont d’excellente facture. La saison atteindra son apogée avec son dernier épisode intitulé « Un monde parfait » présenté au premier abord comme une utopie. Son scénariste, Jon Povill, sera récompensée par un prix lors des Environmental Media Awards pour y avoir traité le problème de la croissance démographique.
Après ces neuf premiers épisodes, la série est renouvelée de justesse grâce au soutien massif de ses fans. Tracy Tormé souhaite profiter de cette nouvelle saison pour aborder de nouvelles idées et orienter la série davantage vers la Science-Fiction. Il subira malheureusement de nombreuses oppositions de la part de la chaîne Fox Television. « L’un des problèmes sur la série pour moi, et l’une des raisons pour lesquelles je suis parti, c’est qu’aucun des dirigeants de la chaîne ne comprenait ce qu’était la série » explique Tracy Tormé dans une interview accordée pour le guide officiel de « Sliders ». « Dès le début de la seconde saison, j’ai présenté l’idée des Kromaggs ». Le scénariste décrit ces personnages comme des êtres venant d’un monde où l’homosapiens n’a pas vu le jour. Sur l’échelle de l’évolution, ces êtres sont donc nos lointains cousins. « J’ai dit profitons en pour créer des ennemis aux glisseurs. Ils ont également la technologie de la glisse mais l’utilisent pour conquérir. Je leur ai proposé un script mais ils n’en voulaient pas ». A force de persévérance, Tracy Tormé finira par parvenir à produire cet épisode intitulé « Un monde d’envahisseurs ». Il en signera d’ailleurs deux autres (« Un Monde Mystique » et « Un monde de renommée»). Malheureusement, sa vision de la série ne semble pas être unanimement appréciée par la production. « J’ai projeté Un monde d’envahisseurs au nouveau producteur exécutif (Alan Barnette), et il m’a dit : ‘Et bien, c’est tout à fait le type d’épisodes que l’on ne devrait pas produire cette année. (…) ‘C’est trop sombre et trop opposé aux valeurs familiales’. Quand j’ai entendu cela, j’ai réalisé que nous n’avions pas du tout la même conception de la série ». Globalement, les treize épisodes de cette seconde saison sont de bonne qualité et dans la continuité de la première. Les personnages de la série s’étoffent peu à peu (surtout Wade) et les scénarios s’avèrent souvent inventifs. Le dernier épisode de la saison présentera notamment aux téléspectateurs, un monde où la « flèche » du temps ne se dirige pas vers l’avenir… Mais plutôt vers le passé. Un concept parfaitement digne de « Star Trek » (1966).
La crise
Après ces deux saisons cohérentes, « Sliders » prend un tout nouveau virage durant sa troisième année sur la Fox. Le tournage est délocalisé de Vancouver vers Los Angeles. Tout comme « The X-Files » (1993), la différence est immédiatement perceptible à l’écran. L’atmosphère fraîche et pluvieuse des premières saisons laisse place aux décors ensoleillés de la Californie. L’objectif de la chaîne est de rapprocher l’équipe de la série des décideurs, beaucoup de recommandations de la Fox ayant été ignorées durant les deux premières saisons. De plus, si « Sliders » connaît une hausse significative de son budget, ses scénarios eux sont sensiblement moins originaux qu’auparavant (Tracy Tormé ne signe qu’un seul épisode sur les 25 commandés). La Fox, qui a investi beaucoup plus d’argent dans les nouveaux épisodes, souhaite toujours élargir son audience. La consigne est donc d’attirer de nouveaux téléspectateurs en s’inspirant de fictions cultes ou à la mode du moment. « Sliders » se rapproche tour à tour de « Twister », « Mad Max », « la Mutante », « La Machine à explorer le temps » et « l’île du Dr Moreau » au grand désespoir de John Rhys-Davies, l’interprète du Professeur Arturo. L’acteur manifestera en effet à plusieurs occasions son mécontentement face au manque de créativité tout au long de la série : « La seule limite c’est l’imagination des scénaristes » remarque l’acteur. « Je pense que Tormé est la seule personne qui avait un intérêt pour la Science-Fiction. Il semble avoir maintenant quitté le navire. Le scénariste en chef que nous avions l’an dernier ne semblait être intéressé qu’à faire la propagande de l’Union Américaine pour les Libertés Civiles ». L’acteur regrettera également le détournement de « Sliders » de la Science-Fiction vers le Fantastique « Il y a une différence sensible entre le public d’un programme Science-Fiction et de Fantasy (…) « Nous avons fait un épisode copiant le film « Le dragon du lac de feu »(1981) dans lequel Arturo tue Quinn puis le ramène à la vie en faisant appel aux pouvoirs magiques d’une femme. Tout fan de science-fiction se dit immédiatement « Attendez. C’est une série pour enfant et non un programme de science-fiction ». La semaine suivante, bien sûr, nous avons perdu trois points d’audience. Et ce public n’est jamais revenu ». Certains épisodes sont pourtant de bonnes factures (« Un monde sans ressource », « Un monde retrouvé », « Un monde de justice médiatique » ou « Un monde endetté ») et reprennent la formule originale du show. Mais globalement, la série commence à donner un sentiment de déjà-vu. Le pire arrivera lorsque John Rhys-Davies sera évincé de la production. Le Professeur Arturo, pilier de la série, disparaît dans le double épisode intitulé « Un monde d’exode ». Il sera remplacé par l’actrice Kari Wuhrer dans le rôle d’une militaire, Maggie Beckett. L’introduction de l’actrice a principalement pour objectif de modifier la dynamique du groupe en provoquant plus de tensions entre les personnages. Le fil rouge de l’intrigue change également. Les glisseurs sont désormais à la poursuite d’un colonel, tueur en série, glissant de mondes en mondes et possédant dans son minuteur les coordonnées de leur propre Terre. « Sliders » termine sa saison de manière surprenante en mettant en scènes des monstres en tout genre : zombies, vampires, hybrides, serpents et aliens.
Changement de cap
Après cette troisième saison très mouvementée, la Fox envisage brièvement la production de 13 nouveaux épisodes centrés uniquement sur les personnages de Quinn et Maggie. La chaîne finit par abandonner ce projet en annulant tout simplement la série. « Sliders » sera finalement rachetée par Sci-Fi Channel. Malheureusement, le transfert de chaîne s’accompagne du départ de l’actrice Sabrina Lloyd, l’interprète de Wade Wells. De nombreux départs ont également lieu derrière la caméra. Parmi l’équipe de production de la troisième saison, seul le producteur exécutif David Peckinpah reprendra du service. Il s’entoure de Jerry O’Connell, Bill Dial et Marc Scott Zicree. L’objectif est simple : se détacher de l’état d’esprit de la précédente saison : « J'avais l'impression que la Fox avait littéralement saccagé la série » explique Marc Scott Zicree. « Les intrigues n'étaient que des parodies de films, les personnages ne faisaient rien sauf se chamailler, et les histoires n'avaient plus grand sens. Lorsque je suis arrivé sur Sci-Fi Channel, mes priorités étaient d'amener la série à utiliser son plein potentiel, à savoir : faire des histoires originales, en les puisant dans une science-fiction spéculative, pour rendre les personnages dévoués aux autres, et rendre le personnage de Maggie plus solide et plus crédible. Egalement pour toucher la communauté de scénaristes de science-fiction en général, et les inviter à se joindre à nous. Les scénaristes de Star Trek David Gerrold, Michael Reaves, Richard Manning et D.C Fontana ont été de ceux qui ont accepté notre proposition ». Dans ce contexte, de nombreux changements sont opérés au niveau de l’intrigue générale de la série. Dès le premier épisode, « Un monde sous tutelle », les Sliders découvrent que leur Terre d’origine a été envahie par les Kromaggs et que Quinn est en réalité originaire d’un monde parallèle. Les glisseurs reprennent donc leur voyage à la recherche de la Terre d’origine de Quinn dans l’espoir d’y trouver une arme pour anéantir les envahisseurs. L’absence de Wade est par ailleurs comblée par l’intégration d’un tout nouveau personnge : le frère de Quinn Mallory, incarné par Charlie O’Connell. « Nous savions en commençant la quatrième saison que Charlie, le frère de Jerry, allait jouer dans 17 des 22 épisodes. Comme ils se ressemblaient assez, il paraissait logique de le faire interpréter le rôle du frère de Quinn » précise Marc Scott Zicree. « Le défi était de créer un personnage qui ne se serait pas contenté d'être un second Quinn, mais qui aurait apporté une nouvelle personnalité au sein du groupe. Nous avons passé plusieurs mois à nous battre pour trouver des idées. Finalement, David Peckinpah a lancé "Et pourquoi pas un monde amish ?". Nous avons tous immédiatement adhéré à cette idée; Charlie avait une douceur naturelle et le fait que Colin soit un jeune innocent originaire d'un monde sans technologie lui permettait de poser beaucoup de questions, qui nous aidaient à expliquer le pourquoi du comment des différents mondes dans lesquels nous nous embarquions. Aussi, comme Arturo était parti, nous démarquions son comportement dans une histoire donnée entre Quinn et Remmie. Ainsi, Quinn devint plutôt l'expert en sciences et Remmie le sage conseiller, l'adulte plus âgé ».
Tournés essentiellement dans les studios Universal pour des raisons budgétaires, ces nouveaux épisodes s’avèrent de meilleure facture que les derniers de la troisième saison. Certains renouent même avec l’humour et la satire sociale des deux premières saisons de la série. Toutefois, de nombreux amateurs de la série reprocheront la multiplication des intrigues autour des Kromaggs (désormais assimilés à des Nazis à la manière de « V » - 1983) et du vide laissé par le départ de John Rhys-Davies et Sabrina Lloyd.
La fin de l’aventure
Suite au succès de la série en termes d’audimat, Sci-Fi Channel va décider de produire 18 épisodes supplémentaires dans l’objectif de conclure « Sliders ». Néanmoins, à la surprise des téléspectateurs, Jerry O’Connell et son frère y seront absents. Des conflits durant la renégociation de leur contrat les ont conduits à quitter la série. Pour combler ce vide, deux nouveaux personnages sont intégrés aux côtés de Rembrandt et Maggie. Malheureusement, sans son interprète principal, la série perd beaucoup d’intérêt pour les fans. L’introduction de Diana et Mallory ne permet pas de retrouver l’alchimie qui existait entre les acteurs originaux. De plus, les scénaristes finissent eux-mêmes par se perdre dans la multiplication des intrigues même si quelques épisodes sont dignes d’intérêt : « Un monde de fluctuations quantiques », « un monde de crédits illimités », ou « un monde de créativité proscrite ».
Pour conclure la série, le scénariste Keith Damron évoquera lors d’un échange sur internet, un final à gros budget, dans lequel les glisseurs livreront une bataille épique contre l’envahisseur Kromagg sur la Terre première. Il n’en sera finalement rien. La série s’achèvera finalement, avec l’épisode « Un monde de fans » en février 2000 alors que de nombreuses questions restent en suspens.
Face à ses multiples bouleversements, « Sliders » apparaît donc comme une série relativement inégale. Elle reste pourtant particulièrement savoureuse, surtout durant ses deux premières saisons. L’originalité du concept, l’intelligence de certains scénarios et l’interprétation des quatre acteurs originaux livrent de bons moments de télévision. Cela mérite bien un détour vers les mondes parallèles.
LES PERSONNAGES ORIGINAUX
Quinn Mallory (Jerry O’Connell) :
Quinn est un véritable « petit génie ». Etudiant à l’Université de Californie, il passait son temps à mener des expériences scientifiques dans sa cave avant de découvrir accidentellement la glisse. Perdu parmi un nombre infini d’univers parallèles, il se sent responsable du sort de ses compagnons et est prêt à tout pour les ramener sur leur Terre.
C’est en 1986 avec le film « Stand By Me » de Rob Reiner que Jerry O’Connell va être découvert du grand public à l’âge de 12 ans dans le rôle de Vern. Sur le petit écran, il jouera par la suite le rôle principal de la série « Mon plus beau secret » de 1988 à 1991 (72 épisodes) diffusée en France sur la défunte chaîne la Cinq. Plus récemment, il s’est investi dans les séries « Preuve à l’appui » (2002) dans le rôle du Détective Woody Hoyt ou de l’éphémère « The Defenders » (2010) aux côtés de James Belushi.
Wade Wells (Sabrina Lloyd) :
Etudiante en poésie et employée dans un magasin d’informatique, Wade apprécie véritablement l’aventure de la glisse. D’une nature romantique, elle s’opposera régulièrement au raisonnement scientifique de Quinn et du Professeur Arturo tout au long de la série. La jeune femme tient un journal intime dans lequel elle décrit les mondes explorés avec ses amis.
Sabrina Lloyd débute sa carrière à l’âge de 12 ans dans la comédie musicale Annie. Au cinéma, elle aura notamment l’occasion de jouer la fille de Patrick Swayze dans le film « Un père en cavale » (1993). Après « Sliders », les téléspectateurs la retrouveront dans les séries « Sports Night » (1998) et dans quelques épisodes de la série « Num3st » (2005). Elle s’investira par la suite dans de nombreux films indépendants.
Professeur Maximillian Arturo (John Rhys-Davies) :
Originaire de Grande-Bretagne, Maximillian Arturo était professeur d’ontologie et de Cosmologie à l’Université de Californie avant d’être embarqué dans la glisse. D’un naturel grincheux, il voit avant tout la glisse comme une expérience scientifique avant de se laisser porter peu à peu par l’aventure. La richesse de son savoir sera utilisé à maintes reprises pour sauver ses compagnons.
John Rhys-Davies s’est illustré au cours de sa carrière dans de nombreuses grosses productions : « Les aventuriers de l’Arche perdue » (1981), « Indiana Jones et la dernière croisade » (1989), « Tuer n’est pas jouer » (1987), et la trilogie du « Seigneur des anneaux » (2001). Sur le petit écran, les téléspectateurs ont notamment pu le voir dans « Shogun » (1980), « Le Procès de l’Incroyable Hulk » (1989), « Les contes de la crypte » (1991) ou « Star Trek : Voyager » (1998). Il reste aujourd’hui très actif et fera une apparition dans la seconde saison de « Metal Hurlant » (2014).
Rembrandt Brown (Cleavant Derricks) :
Victime innocente de la glisse, Rembrandt était tranquillement au volant de sa Cadillac quand le Vortex l’a accidentellement aspiré. Chanteur de Rythm and Blue, sous le nom du Charmeur, il en veut énormément à Quinn de l’avoir entraîné dans cette aventure. Au fil des épisodes, il se montera particulièrement courageux face aux multitudes épreuves de la glisse.
Cleavant Derricks, Jr. naît dans un milieu musical. Il débute sa carrière à la fin des années 1970 et se voit récompensé par un Tony Award pour sa prestation dans la comédie musicale Dreamgirls. Avant de « glisser », Il joue dans quelques séries télévisées telles que « Deux flics à Miami » (1985), « Equalizer » (1986), « Clair de Lune » (1987) et « Roseanne » (1989). Des quatre acteurs originaux de « Sliders : les mondes parallèles », il sera le seul à rester jusqu’à la fin de la série. Plus récemment, les téléspectateurs ont pu le retrouver dans « Charmed » (2000) et « Cold Case – affaires classées » (2007).
SILVER SCREEN » revient sur le parcours du célèbre acteur américain Christopher Reeve, l’inoubliable interprète de l’Homme d’Acier dans la saga cinématographique « Superman ».
UNE CARRIERE AU THEATRE, A LA TÉLÉVISION ET AU CINEMA
Diplômé de la prestigieuse Julliard School de New-York en 1976, Christopher Reeve fait ses véritables premiers pas de comédien au théâtre sur les planches de Brodway dans la pièce « A Matter of Gravity » auprès de Katharine Hepburn.
Le jeune acteur se fait ainsi rapidement remarqué par les directeurs de casting d’Hollywood et débute sa carrière cinématographique en 1977, dans un petit rôle aux côtés de Charlton Heston dans «Sauvez le Neptune». La même année, les producteurs indépendants Ilya et Alexander Salkind préparent une version pour le grand écran de la bande dessinée Superman et cherchent un acteur pour interpréter le personnage principal. De grands noms tels que Clint Eastwood, Robert Redford et Steve McQueen sont dans un premier temps envisagés avant que la production décide de confier le rôle à un illustre inconnu pour jouer au côté de Marlon Brando et Gene Hackman. Christopher est ainsi choisi parmi plus de 300 postulants et campe l’ « Homme d’Acier » dans la superproduction dirigée par Richard Donner. Pour son interprétation de Clark Kent / Superman, le jeune acteur désire notamment se distinguer de son prédecesseur, le célèbre George Reeves. "Chris était persuadé qu'il avait hérité de la cape pour qu'il l'interprète de façon unique" expliquait le scénariste Tom Mankiewicz à l'Empire Magazine en 2010. "Chris nous a avoué qu'il s'était largement inspiré de Cary Grant pour interpréter Clark Kent. Cary Grant s'exprimait avec un merveilleux petit bégaiement (notamment dans le film "L'impossible Monsieur Bébé") et Chris se l'est approprié. ça l'a beaucoup aidé. (...) Il y a très peu de maquillage en oeuvre ; il faut donc créer un fossé entre les deux personnalités". A sa sortie dès décembre 1978, le film est un succès mondial rapportant plus de 300 millions de dollars (soit 1 milliard de dollars actuels !) à travers le monde. La performance de Christopher Reeve est pour beaucoup la clé de ce succès, parvenant à passer habilement de Clark Kent à Superman et interprétant le héros de la manière la plus humaine possible. Fort de sa célébrité, il joue par la suite dans «Quelque part dans le temps» (1979) avec Jane Seymour, qui deviendra l’une de ses plus fidèles amies.
Dans les années quatre-vingt, Christopher Reeve incarne encore à trois reprises le super-héros, dans deux suites dirigées par Richard Lester en 1980 et 1983, et le contestable dernier volet signé Sidney J. Furie en 1987. Parallèlement, il se voit proposer de nombreux rôles principaux dans des films d’action et de science-fiction. Néanmoins l’acteur, de par sa formation classique écarte ses propositions préférant jouer des rôles plus complexes et moins convenus : « Je préférais jouer pour un petit cachet dans un bon film, plutôt que dans un navet pour gagner 100 millions de dollars » dira t-il dans son autobiographie. Il travaille donc sur un ensemble de films indépendants dirigés de grands cinéastes, parmi lesquelles: Sidney Lumet dans «Piège mortel» (1981), James Ivory dans «Les Bostoniennes» (1983) et Jerry Schatzberg dans «La rue» (1987). Entre deux longs-métrages, il n’hésite pas à remonter sur les planches de Brodway pour jouer dans des pièces telles que « Le Mariage de Figaro » ou « Fifth of July » dans laquelle il joue le rôle d’un vétéran du Viêtnam amputé des deux jambes.
Suite à l’échec de « Superman IV » (1987) puis de « SCOOP » (1988), Christopher Reeve perd de son pouvoir de séduction auprès des producteurs d’Hollywood et se voit proposer de plus en plus de rôles secondaires dans des films peu intéressants. Ainsi, il se détourne progressivement vers la télévision, pour interpréter des rôles plus à son goût au début des années 1990. Il retrouve néanmoins James Ivory pour «Les vestiges du jour» (1993), un drame romantique sur les doutes et les tourments d’un majordome d’une grande famille anglaise, interprété par Anthony Hopkins. Il tourne même pour John Carpenter dans «Le village des damnés» (1995), aux côtés de Kirstie Alley.
Malgré la richesse de sa carrière, Christopher Reeve est bien conscient qu’il lui est difficile de faire oublier Superman : « Bien que j’aie interprété des films plus sérieux, comme les Vestiges du jour, c’était clairement mon rôle de Superman que le public avait aimé. Je sais qu’il avait eu un impact considérable, m’attirant la sympathie du public …».
SA SECONDE VIE
Le 27 mai 1995, Christopher Reeve est victime d’un grave accident à Charlottesville en Virginie au cours d’un concours hippique. Son cheval Buck prend son élan, saute le premier obstacle, puis le deuxième mais s’arrête brusquement au troisième. Christopher Reeve ne lâche pas la bride et passe par-dessus la tête du cheval. Il se brise les deux vertèbres cervicales les plus proches du crâne, endommageant sérieusement sa moelle épinière. La blessure le laisse tétraplégique. En d’autres termes, il est paralysé des épaules aux pieds et dépend d’un respirateur artificiel. Il ne peut plus bouger que la tête rattachée à la colonne vertébrale après une longue opération. Une cruelle ironie du sort, puisque son dernier rôle à la télévision était celui d’un policier paraplégique dans le téléfilm intitulé « Le Chassé Croisé » (1995).
Soutenu par sa femme, Dana, et ses trois enfants, Christopher Reeve décide de vivre et de consacrer toute son énergie à sa rééducation. Il reconnaît toutefois que sa nouvelle condition nécessite une volonté de fer, l’assistance de plusieurs infirmières matin et soir, et une fortune personnelle pour payer les frais médicaux exorbitants (près de 500 000 dollars par an).
Convaincu qu’il existera un jour un remède à la paralysie, il entreprend d’innombrables exercices physiques destinés à stimuler son corps et à le maintenir en bonne santé. Il subit donc des traitements électriques pour maintenir sa masse musculaire, est attaché à une table incliné verticalement pour améliorer sa densité osseuse et marche même sur un tapis roulant attaché par un harnais. Tous ses efforts quotidiens s’avèreront payants. En effet, dès 2002, il retrouve sa sensibilité au toucher, à la douleur, et parvient même à réaliser l’impossible en bougeant l’indexe de son bras gauche et l’extrémité de sa jambe gauche. Une véritable prouesse que le monde scientifique tente encore d’expliquer aujourd’hui.
Parallèlement à cela, il reste considérablement actif malgré son handicap. Ainsi, il fait une apparition remarquée à la cérémonie des oscars en 1996, préside les jeux paralympiques d’Atlanta, multiplie les interviews et les discours publics, créé sa propre fondation et écrit deux ouvrages (« Vivre » et « Rien n’est impossible ») qui deviendront des best sellers aux Etats-Unis. Il parvient même à continuer à exercer son métier, apparaissant fréquemment à la télévision (« Fenêtre sur cour », « The Practice », « Smallville ») et se verra même passer de l’autre côté de la caméra à deux reprises pour prouver que la vie et le travail sont une affaire de dignité.
UN ACTEUR TRES ENGAGÉ
Dès 1976, Christopher Reeve se consacre à des causes qui lui tiennent à cœur telles que l’art, l’éducation, l’environnement et la protection de l’enfance. Avec la fondation Make-a-Wish (Fais un vœu), il rend visite à des enfants malades dont le vœu est de rencontrer Superman. Il entre par la suite au comité directeur de Save The Children (Sauvez les enfants) une association caritative dont le but était d’aider des enfants dans le besoin partout dans le monde.
En 1987, il voyage au Chili pour se joindre à un petit groupe d’acteurs venant d’Allemagne, de France, d’Espagne, d’Argentine et du Brésil qui manifestent en faveur de la libération des soixante-dix-sept artistes Chiliens menacés de peine de mort par le régime du dictateur Pinochet. Pour son action, l'acteur est honoré en 1988 par deux distinctions délivrées par des mouvements internationaux en faveur des Droits de l'Homme. En 2004, le gouvernement chilien le décorera de la grande croix de l'ordre de Bernardo O'Higgins "pour ses actions en faveur des Droits de l'Homme".
Après son accident, il créé sa fondation, la Christopher Reeve Paralysis Foundation, destinée à trouver un traitement et une façon de soigner les différents types de paralysies (qu’elles soient causées par une blessure à la moelle épinière ou d’autres troubles du système nerveux, comme la sclérose en plaques ou la maladie de Lou Gehrig). Elle œuvre par ailleurs activement en faveur des droits des personnes handicapées.
Enfin, il s’avère très impliqué dans la vie politique américaine. L’acteur est notamment reconnu pour être un fervent militant de la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Christopher Reeve ira même jusqu’à se déplacer au congrès américain pour défendre sa position et critiquer ouvertement la politique de George W. Bush qui s’opposait à ces recherches. En effet, les cellules souches représentent un véritable espoir dans la mesure où elles sont à l'origine de tous les tissus et les organes de l'organisme humain. Les scientifiques espèrent pouvoir exploiter cette matière pour recréer artificiellement des tissus compatibles avec les patients souffrant de diabète, paralysie, de la maladie de Parkinson ou encore la maladie d'Alzheimer.
L’ENVOL
Malgré son incroyable optimisme et ses innombrables efforts pour rester en forme, Christopher Reeve a une santé particulièrement fragile. Phlébites, infections, pneumonies, alopécie… Rien ne lui est épargné. En 2004 après avoir été soigné pour une escarre, une blessure courante chez les personnes handicapées, qui avait affecté l’ensemble de son organisme, l’inoubliable Superman sombre brutalement dans le coma avant d’être transporté dans un hopital près de New-York, où il finira par s’éteindre le 10 octobre à 17h30. Le cœur si généreux de Christopher Reeve a finalement cédé à l’épuisement après ces 9 années où il a combattu pour la dignité des handicapés. La vice-présidente et directrice de recherches de la fondation, Susan Howley, déclara « Au bout du compte, le corps atteint le point de rupture où il ne peut plus lutter. Son cœur a abandonné la lutte ».
Malgré sa triste disparition, l’interprète de Superman laisse derrière lui un héritage incommensurable. Barack Obama, favorable à la recherche sur les cellules souches, déclara en Mars 2009 que « les Etats-Unis devaient beaucoup à des personnes comme Christopher Reeve et sa femme Dana qui ont créé une fondation pour trouver une thérapie contre les lésions de la moelle épinière ».
Enfin, pour le 7ème Art, il laisse une trace indélébile dans son rôle de l’Homme d’Acier : Christopher Reeve restera pour toujours le premier acteur à nous avoir fait croire qu’un homme pouvait vraiment voler.
Lire chronique "Superman : le film"
FILMOGRAPHIE DE CHRISTOPHER REEVE
CINEMA
A step Toward Tomorrow (1996) - Denny Gabrial
Le Village des Damnés (1995) - Dr Alan Chaffee
Chérie, vote pour moi (1994) - Bob "Bagdad" Freed
Les vestiges du jour (1993) - Lewis
Noises Off (1992) - Frederick Dallas / Philip Brendt
Earthday Birthday (1990) - It Zwibble
Scoop (1988) - Blaine Bingham
Superman IV : Le face à face (1987) - Clark Kent / Superman
La Rue (1987) - Jonathan Fisher
Vol d'enfer (1985) - Edgar Anscombe
Les Bostonniennes (1984) - Basi Ransome
Superman III (1983) - Clark Kent / Superman
Monsignor (1982) - Flaherty
Piège Mortel (1982) - Clifford Anderson
Quelque Part dans le Temps (1980) - Richard Collier
Superman II : l'aventure continue (1980) - Clark Kent / Superman
Superman, le film (1978) - Clark Kent / Superman
Sauvez le Neptune (1978) - Philips
TELEVISION
Smallville (2003 et 2004) - Dr Virgil Swann / épisodes "Dernier espoir" et "Le Pacte"
The Practice (2003) - Kevin Healy / épisode burnout
Fenêtre sur cour (1998) - Jason Kemp
La Terre en partage (1995) - Alan Johnson
Le chassé croisé (1995) - Dempsey Cain
Morning Glory (1993) - Will Parker
Le loup des mers (1993) - Humphrey Van Weyden
Les contes de la crypte (1992) - Fred / épisode "Qu'est-ce que tu mijotes"?
Cauchemar en plein jour (1992) - Sean
Mortal Sins (1992) - Père Thomas Cusack
Death Dreams (1991) - George Westfield
Bump in the Night (1991) - Lawrence Muller
La rose et le chacal (1990) - Allan Pinkerson
La Grande Evasion II (1988) - Major John Dodge
Anna Karenina (1985) - Comte Vronsky
I Love Liberty (1982)
Love of Live (1974 - 1976) - Ben Harper
Wide World of Mystery (1975)
RECOMPENSES CINEMATOGRAPHIQUES ET TELEVISUELLES
1979 : BAFTA FILM AWARD en tant que révélation de l'année dans "SUPERMAN"
1981 : Prix du meilleur acteur au FANTAFESTIVAL pour son rôle dans "QUELQUE PART DANS LE TEMPS"
1996 : JACKIE COOGAN AWARD en tant qu'inspiration pour la jeunesse
1999 : SCREEN ACTOR GUILD AWARDS pour son rôle dans le téléfilm "FENETRE SUR COUR"
http://butterfly2509.skyrock.com/1.html
Nouvelle bande annonce "SUPERMAN : THE MOVIE"
Nouvelle bande annonce "Superman 2 : RICHARD DONNER CUT"
Créé en 1962 par Stan Lee et Jack Kirby, le personnage de bande dessinée de la Marvel, l’Incroyable Hulk, a le privilège d’apparaître dans sa propre série télévisée à partir de 1977 sur la chaîne américaine CBS. Une version à succès qui se distingue singulièrement des autres adaptations de comics...
L’HISTOIRE
Traumatisé par la mort de sa femme prisonnière d’une voiture en feu, le Dr David Bruce Banner (Bill Bixby) se consacre à la recherche sur l’adrénaline et le potentiel surhumain que chacun possède en lui mais qui ne se révèle que dans des circonstances exceptionnelles. En effectuant une ultime expérience sur lui-même à l’Institut Culver, David s’expose accidentellement à une trop forte dose de radiations gamma (2 000 000 d’unités) censée libérer la force qui sommeille en lui. Les effets de cet accident sont catastrophiques : dès qu’il ressent une trop forte émotion comme la colère, la douleur ou la panique, une étonnante métamorphose s’opère. David Banner devient alors Hulk (Lou Ferrigno), une créature verdâtre aux réactions violentes et primitives.
Témoin de l’apparition de la créature lors d’un incendie de laboratoire, le journaliste du National Register, Jack McGee (Jack Colvin), finit par accuser le monstre de la mort de l’assistante de David, le Dr Elaina Marks (Susan Sullivan).
Conscient du danger qu’il peut représenter pour son entourage, le Dr Banner décide de se faire passer pour mort et prend la route à la recherche d’un remède. Mais dans chaque ville qu’il traversera, les habitants découvriront la compassion de David Banner et la force de Hulk.
UNE LIBRE ADAPTATION DE LA BANDE DESSINEE
C’est au milieu des années 1970 que Frank Price, le dirigeant d’Universal Television, commence à s’intéresser au potentiel commercial des séries fantastiques et plus particulièrement des adaptations de comic book. Les succès des aventures de Steve Austin et de Wonder Woman sont bien entendu à l’origine de cet engouement.
Universal décide donc d’acquérir les droits de « L’Incroyable Hulk », un héros de la Marvel particulièrement populaire qui a le potentiel d’être transposable sur le petit écran compte tenu des moyens techniques de l’époque. En effet, inutile de rappeler qu’à la fin des années 1970, l’imagination des scénaristes et des producteurs de la télévision est fortement limitée par l’absence des technologies numériques actuelles. Une contrainte que seul le cinéma peut surmonter, par l’intermédiaire de moyens financiers et humains particulièrement colossaux (c’est notamment le cas du film « Superman » mis en scène par Richard Donner).
Frank Price choisit finalement de confier le projet à Kenneth Johnson, le célèbre producteur des séries à succès « L’Homme qui valait trois milliards » et « Super Jaimie ». Néanmoins, le futur créateur de « V » ne souhaite pas adopter le ton « léger » des adaptations de l’époque (« Batman », « Wonder Woman »). Pour Johnson, il est même hors de question que Hulk affronte des extraterrestres ou autres super-vilains bien connus des amateurs de B.D. Il souhaite plutôt faire de Hulk un « road-movie-show », dans le style de la célèbre série « Le Fugitif » (1963-1967). Le concept de la bande dessinée est ainsi remanié de tel façon à bâtir un programme dramatique, réaliste et humaniste basé sur la fuite d’un individu à deux facettes, sorte de Dr Jekyll et Mister Hyde mâtiné d’une pointe de la créature de Frankenstein, histoire de rendre le monstre plus sympathique.
En outre, Johnson créé un trio de personnages attachants. Il y a tout d’abord, le Dr Bruce Banner, rebaptisé David pour les besoins de la série. Contrairement aux bandes dessinées originales, il est décidé de positionner ce personnage au premier plan de l’adaptation télévisée. Le timide physicien nucléaire des comics devient ainsi un médecin – biologiste profondément traumatisé par le décès de son épouse, Laura Banner. C’est Bill Bixby qui sera rapidement choisi pour camper le rôle. L’acteur a en effet l’avantage d’être très populaire à télévision américaine (« Mon martien favoris », « The Courtship of Eddie’s father », « Le Magicien ») et d’être aussi bien apprécié par les adultes que par les enfants. En outre, Bill Bixby dotera son personnage d’une sensibilité et d’un humanisme jusqu’alors jamais transposé dans la bande dessinée.
Ensuite, il y a la créature, plus connue sous le nom de « Hulk ». Elle occupe de toute évidence une moindre importance que le Dr Banner, autour duquel toutes les intrigues de la série seront construites. En outre, elle s’avère beaucoup moins puissante que son homologue de la BD. En effet, si Hulk est doté d’une force incroyable et a la capacité de se régénérer de certaines blessures, il n'est en revanche pas invulnérable aux balles. Finalement, Johnson fait plus de Hulk un ancêtre de l’Homme qu’un super-héros, ce qui a le mérite de le rendre plus crédible aux yeux des téléspectateurs de l’époque. Le culturiste Lou Ferrigno parviendra à grand renfort de maquillage à interpréter avec conviction le désormais célèbre géant vert.
Enfin, Johnson créé de toute pièce le personnage de Jack McGee, reporter au National Register, afin de remplacer de manière efficace l’inlassable Général Ross. L’introduction de ce journaliste qui poursuit sans relâche la créature servira de ligne conductrice à la série. Cette traque n’est d’ailleurs pas sans rappeler le thème central de la série « Le Fugitif » où Richard Kimble (David Janssen) était recherché par le lieutenant Phillip Gerard (Barry Morse). Interprété avec subtilité par Jack Colvin, le personnage de McGee parvient aussi bien à agacer le téléspectateur qu’à l’émouvoir. En effet, le journaliste n’est nullement pris au sérieux avec son histoire de géant vert. Cette situation a finalement pour conséquence de le rendre aussi solitaire que l’homme qu’il traque...
Pour la trame narrative de la série, Johnson va s’efforcer de développer avec son équipe des intrigues dans lesquelles le Dr Banner est placé dans des situations quotidiennes où ses émotions sont les agents déclencheurs des métamorphoses : il s’énerve de ne pas obtenir d’une standardiste l’appel qu’il demande, se blesse en changeant un pneu, ou s’emporte même en plein embouteillage à l’arrière d’un taxi … Bref des situations dans lesquelles chacun peut se reconnaître, Hulk n’étant finalement qu’une exagération de nous-mêmes.
L’EVOLUTION DE LA SERIE
Il convient de remarquer que la majeure partie des épisodes de la série sont construits selon un schéma narratif bien précis. Ainsi chaque semaine, David Banner est introduit dans un nouvel environnement (une semaine il devient le soigneur d’un boxeur, la semaine suivante il travaille dans une aciérie ou une école, puis devient le passager d’un avion en péril), et finit par venir en aide, d’une manière ou d’une autre, à des personnes avec lesquelles il s’est attaché. Hulk, quant à lui, apparaît presque toujours deux fois au sein de chaque histoire (au milieu et à la fin de l’épisode).
En outre, contrairement à la mode du moment, les épisodes de « L’Incroyable Hulk » sont relativement indépendants les uns des autres, ce qui permet aujourd’hui de les regarder dans n’importe quel ordre. Notons toutefois que la série a connu quelques évolutions :
A - Sur un plan scénaristique
« L’Incroyable Hulk » connaît deux périodes bien distinctes. Dans les 25 premiers épisodes, Jack McGee traque ainsi inlassablement la créature depuis qu’il l’a vue dans le téléfilm pilote, convaincu qu’elle est responsable de la mort du Dr Banner et de son assistante, le Dr Elaina Marks. Mais un changement majeur intervient dès la moitié de la deuxième saison. Dans l’épisode « L’Homme Mystère », McGee assiste en effet à la métamorphose de Banner sans toutefois voir son visage. En sachant que Hulk est en réalité un homme, le journaliste donne désormais une nouvelle dynamique la série, et rapproche progressivement du terrible secret du Dr David Banner.
B - Sur le style
La série s’est progressivement orientée vers des intrigues profondément humanistes, surtout à partir de la deuxième saison. Ainsi, chaque semaine, le docteur David Banner lutte pour garder le contrôle de lui-même, la créature lutte pour rester libre face à une hostilité. systématique et les personnages épisodiques eux aussi doivent avoir un problème à résoudre. Une semaine ce sera une jeune femme alcoolique que Banner et Hulk aideront à vaincre sa maladie (« Delirium »), une autre semaine un jeune handicapé mental dont Hulk deviendra l’ami (« Ricky »), la semaine suivante un enfant victime de violence parentales (« Un enfant en danger »). Ces thématiques continueront d’être abordées dans la troisième saison ("Hallucinations", "La surdouée").
A partir de sa quatrième année de diffusion, « L’Incroyable Hulk » s’oriente vers un style résolument plus fantastique. Le ton est d’ailleurs donné dès l’épisode d’ouverture « Prométhée » dans lequel le Dr Banner se retrouve prisonnier d’un corps à moitié transformé, puis enfermé dans un complexe militaire, après avoir été exposé aux radiations d’un météore. Quelques épisodes plus tard, après une expérience pour se libérer de la créature, le gentil scientifique devient une version obscure de lui-même… Hulk se verra même confronté à un autre géant vert dans « Copie conforme ». Enfin, les téléfilms réunions réalisés par Bill Bixby à la fin des années 1980, se rapprocheront radicalement des comics de la Marvel. David Banner y rencontrera le viking Thor puis l’avocat Matt Murdock alias Daredevil (interprété par Rex Smith « Tonnerre Mécanique »).
DIFFUSION DES AVENTURES DE HULK AUX ETATS-UNIS
En novembre 1977, après la diffusion sur CBS des deux premiers téléfilms de « l’Incroyable Hulk » et pour répondre à la réaction favorable des téléspectateurs, une série régulière est annoncée par Universal Television. Dix épisodes constituent la première saison de la série de mars à mai 1978. Face aux audiences très confortables du show, CBS signe pour une nouvelle saison de 21 épisodes, dont deux d’une heure et demie (« Mariés » et « l’Homme Mystère»). Lors de la remise des prestigieux Emmy Awards pour la saison 1978/1979, l’actrice Mariette Hatley est d’ailleurs récompensée dans la catégorie « Best Dramatic Performance » pour son rôle de Carolyn Fields, dans l’épisode « Mariés». La série télévisée semble donc avoir trouvé sa place dans la grille de diffusion, en étant diffusée en prime time juste après Wonder Woman.
Pour trois saisons supplémentaires, « L’Incroyable Hulk » poursuit ses aventures de 21h à 22h, toujours sur CBS et fait désormais partie des programmes phares du vendredi soir aux côté de « Dallas ». Le dernier épisode « Etat d’alerte» est diffusé le 2 juin 1982 mais n’apporte aucune forme de conclusion aux aventures du Dr David Banner.
Face aux encourageantes rediffusions de la série, Hulk finira par revenir, sous la direction de Bill Bixby, dans trois téléfilms réunions diffusés successivement sur NBC entre 1988 et 1990. Après les succès des aventures de Hulk aux côtés de Thor puis Daredevil, les audiences mitigées de « La Mort de l’Incroyable Hulk » et le décès prématuré de Bill Bixby marqueront un point final aux aventures du géant vert.
En France, les aventures du Dr Banner seront dans un premier temps diffusées en salles le 13 juin 1979 dans un remontage du pilote combiné à 747. Il arrivera par la suite sur le petit écran dès le mois de décembre 1980 dans l'émission "Au plaisir du samedi". Une première salve de 13 épisodes est diffusée dès décembre 1980 à mars 1981. Il s'agit alors d'un mélange d'épisodes des saisons 1 et 2. Il fallut visiblement attendre la diffusion sur M6 dès 1987 pour avoir l'intégralité des épisodes (excepté les trois pilotes et "747"). L'Incroyable HULK aura par la suite le droit à de multiples rediffusions : RTL9, 13e rue, AB1 ou plus récemment Paramount Channel, pour la première fois en HD (de novembre 2019 à février 2020).
LES ANECDOTES
- A l’origine c’est Richard Kiel (Requin, l’adversaire de James Bond dans deux films avec Roger Moore) qui interprétait la créature dans l’épisode pilote. Malgré sa grandeur, il fut finalement remplacé par Lou Ferrigno, faute d’une musculature suffisante. Néanmoins, l’acteur apparaît très brièvement (en contre-plongée) dans le rôle de Hulk lorsque le monstre arrache un arbre pour sauver une petite fille tombée dans un lac.
- Le premier téléfilm fut présenté hors compétition au festival d’Avoriaz en 1978. L’année suivante, il bénéficia même d’une exploitation au cinéma en France (l’épisode « 747 » figurait dans la version projetée). "Mariés" (2.1) sera également diffusé en salles, en 1980, sous le titre "Hulk revient".
- L'acteur Ted Cassidy, plus connu pour son rôle de la chose dans la série "La Famille Adams", assurait la narration du générique de l'Incroyable Hulk. Il doublait également les grognements du monstre jusqu'à sa brutale disparition en 1979.
- Dans la version française c'est le comédien Daniel Gall (décédé en décembre 2012), célèbre voix d'Actarus dans Goldorak qui assura avec talent le doublage de Bill Bixby.
- Mario Desmarais assurera le doublage intégral des saisons quatre et cinq. Ces épisodes furent d'abord diffusés au Québec.
- L’épisode « Cauchemars » (3.13) est axé sur le personnage de Jack McGee. Bill Bixby n’y a d’ailleurs pas participé.
- « Prométhée » (4.1) s’inspire librement du sixième numéro du comic book original de Hulk écrit par Stan Lee en personne en 1962. Notons d’ailleurs que ce dernier fait une apparition spéciale dans « Le Procès de l’Incroyable Hulk », où il incarne l’un des jurés.
- Lou Ferrigno apparaît dans un autre rôle que celui de Hulk dans « Le Roi de la Plage » (4.9).
- Dans les deux premières saisons, les séquences de métamorphoses montraient le visage du Dr Banner devenir progressivement celui de Hulk. Néanmoins, pour les saisons suivantes, la production eu régulièrement recours à des stocks shoots. Bill Bixby était en effet particulièrement allergique au maquillage utilisé sur la série.
- En 1984, New World International et Bill Bixby envisagent de réunir Hulk et Spiderman (Nicolas Hammond) au sein d’une même aventure. L'homme araigné devait y porter un costume noir. Le projet ne se concrétisera pas en raison de l’indisponibilité de Lou Ferrigno.
- En 1990, ABC et New World International lancent le tournage d'un pilote dédié à « She Hulk ». Bill Bixby reprend à cette occasion le rôle du Dr Banner. Le tournage sera néanmoins brutalement interrompu en raison d'un désaccord concernant le choix de l'actrice principale puis de problèmes juridiques. Un film sera mise en chantier l'année suivante avec Brigitte Nielsen (« Rocky IV ») dans le rôle de She Hulk. Néanmoins le projet ne dépassera jamais le stade des photos promotionnelles.
- Peu avant son décès en 1993, Bill Bixby envisageait de réaliser un quatrième téléfilm des aventures de Hulk. L’épisode devait notamment nous dévoiler une version intelligente de la créature (comme le Professeur Hulk dans les bandes dessinées écrites par Peter David).
CONCLUSION
Très ancrée dans son époque, la série télévisée « L’Incroyable Hulk » reste de toute évidence l’un des programmes les plus cultes des années 1980. Les étonnantes transformations de Bill Bixby en géant vert ont marqué toute une génération de téléspectateurs.
Au-delà de ce simple aspect, cette adaptation télévisée des comics de la Marvel constitue une véritable réussite pour son époque. Certes, beaucoup de libertés ont été prises avec la version originale (créée par Stan Lee et Jack Kirby) et la série ne parvient pas à éviter le piège de la répétition. Néanmoins, cette version a le mérite d’avoir fait découvrir le personnage de Hulk à travers le monde entier, tant auprès des enfants que des adultes. Enfin, le ton sérieux et dramatique de la série en fait l’une des adaptations de bandes dessinées les plus audacieuses de ces trente dernières années.
Sources : Le Magazine des séries, superhéros en série (le guide du téléfan), "You wouldn't like me when I'm angry"
Lire la biographie de Bill Bixby
Interviews du producteur de la série Kenneth Johnson :
Documentaire sur les origines de Hulk dans la série télévisée (V.O.):
Bande annonce "Hulk : Le Retour" (1988):
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Pour finir, un documentaire très complet faisant le lien entre les comics et la série télévisée.
Chacun de nous est habité par une fureur atroce et déchaînée.
L'Incroyable Hulk : Death in the family (1977) - SILVER SCREEN
Date de diffusion : 28 novembre 1977 (inédit en France) Parcourant les Etats-Unis pour trouver un remède à ses métamorphoses, le Docteur David Banner (Bill Bixby) fait la rencontre de Juliet ...
http://www.silverscreenchannel.fr/2018/02/l-incroyable-hulk-death-in-the-family-1977.html