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1 mai 2015 5 01 /05 /mai /2015 13:54
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1 mai 2015 5 01 /05 /mai /2015 13:40
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1 mai 2015 5 01 /05 /mai /2015 13:13
Les Envahisseurs : épisode pilote "Première preuve"

SYNOPSIS : David Vincent, architecte de profession, revient d'un long et épuisant voyage d'affaire au volant de sa voiture. Durant la nuit, il décide de faire une pause afin de se reposer. Ayant aperçu une pancarte indiquant auberge, il s'engage sur un chemin qui s'avère être une voie sans issue menant à un établissement depuis longtemps abandonné. Soudain, un vaisseau spatial attérit non loin de son véhicule. Vincent tout d'abord incrédule, se rend en toute hâte au bureau du shérif de Santa Barbara, la ville la plus proche, afin d'informer les autorités...

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1 mars 2015 7 01 /03 /mars /2015 15:39
color nimoy headshotLe 27 février 2015 Leonard Nimoy, le célèbre interprète de Monsieur Spock, rejoignait les étoiles. Silver Screen vous propose un retour sur la carrière d'une des figures les plus emblématique de la Science-Fiction .
"Longue vie et prospérité"!

 

DU THEATRE A LA TELEVISION
Fils d'immigrés ukrainiens, Leonard Nimoy né à Boston dans le Massachussetts, le 26 mars 1931. Passionné de théâtre, il a à peine huit ans lorsqu'il monte pour la première fois sur les planches et joue un rôle important quelques années plus tard, en tant qu'amateur, dans la pièce "Clifford Odets' Awake and Sing!".
A 20 ans, avec les encouragements de son grand père, il décide de tenter sa chance à Hollywood. Il amorce alors sa carrière avec un second rôle dans le film « Queen for a day » réalisé par Arthur Lubin avant d’enchaîner de nombreux petits rôles, principalement dans des films de séries B.
Il s’oriente rapidement vers la télévison et se fait remarquer dans les séries (aujourd’hui cultes) telles que « La Quatrième Dimension » (1961), « Les Incorruptibles » (1962) et « Au-delà du réel » (1964).

 

LES ANNÉES STAR TREK
En 1964, Gene Roddenberry, un ancien officier de police de Los Angeles devenu écrivain pour la télévision, lui propose d’intégrer le casting du premier épisode de Star Trek intitulé « La Cage ». Le concept s'avère particulièrement novateur pour l'époque et prend place dans un futur utopique (XXIIIème siècle) où l'humanité toute entière s'est engagée avec des races extraterrestres dans l'exploration de notre galaxie. 
Nimoy y interprète monsieur Spock, l’officier scientifique de l’Enterprise, être mi-homme mi-vulcain, qu’il décrit lui-même comme étant « un personnage très calme, très distant, extrêmement rationnel, doté d’un sens de l’humour très sec et froid ». Conçu comme le pilote de la série, cet épisode est malheureusement rejeté par la chaîne de télévision NBC, qui le juge « trop cérébral ». Les dirigeants de NBC sont cependant impressionnés par le concept novateur de « Star Trek » et prennent la décision inhabituelle de payer un second pilote  intitulé « Où l'homme dépasse l'homme ». Seul le personnage joué par Leonard Nimoy est conservé du premier pilote tandis que le Capitaine Kirk (William Shatner) est pour la première fois introduit à l’écran. Ce pilote satisfait le réseau NBC qui mettra Star Trek dans la grille de ses programmes pour l'automne 1966. De tout l'équipage, c'est finalement Spock qui deviendra le vedette la plus importante, représentant la voix de la raison, parfois d'une logique exaspérante, et souvent en contrepoint du Dr Lenoard McCoy (DeForest Kelley), qui maîtrise si mal ses sentiments. Leonard Nimoy tiendra ce rôle emblématique durant trois ans, soit 78 épisodes, avant que la série soit annulée, faute d’audience. 

 

 

Pour Leonard Nimoy, devenu depuis une célébrité nationale, c’est l’occasion de jouer de nouveaux personnages. Il rejoint le casting de la série à succès Mission Impossible en 1969 aux côtés de Peter Graves dans le rôle de Paris. En tant que remplaçant de Martin Landau, il jouera deux saisons (49 épisodes) puis finira par quitter le programme, fatigué par le rythme des tournages. « En tant qu’acteur, le cinéma vous donne plus de possibilités de vous exprimer. J’ai tourné pendant trois ans dans Star Trek, puis deux ans dans Mission impossible, et je peux vous assurer que ce rythme est épuisant. Toute votre vie est dévorée par la série. Vous vous levez à l’aube, vous tournez jusqu’au soir, et lorsque vous rentrez chez vous, il faut apprendre le texte pour le lendemain. Après Mission impossible, j’ai décidé de ne plus accepter à nouveau un rôle récurrent dans une série. (…) Disons que le cinéma m’a permis de travailler à mon rythme, en prenant le temps de développer des idées, en donnant une texture plus fouillée aux scripts , et j’en ai retiré beaucoup de satisfaction ».

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DE L’AUTRE CÔTÉ DE LA CAMERA

 

Durant les années 1970, alors que la série « Star Trek » est terminée depuis plusieurs années, les rediffusions atteignent des records d’audience sur les chaînes régionales américaines. Des clubs de fans fleurissent également partout dans le pays. Mais c’est finalement le succès de « La Guerre des Etoiles » qui décidera la Paramount à faire renaître « Star Trek ». Il ne s’agit néanmoins plus d’une série télévisée mais d’un film à gros budget réalisé par Robert Wise (réalisateur du film culte « Le Jour où la terre s’arrêta » 1951). Tous les membres de l'équipe originale, dont Leonard Nimoy, reprennent leurs rôles respectifs.

Star Trek The Motion Picture by 1darthvader

 

Bien que le film soit un succès au box office lors de sa sortie en 1979 (82 millions de dollars à l'époque), l’acteur émet des réserves quant à son retour dans une séquelle, déçu par les conditions de tournage et par la qualité du film. Il reproche notamment au long métrage de se focaliser plus sur les effets spéciaux que sur les personnages.
Le scénariste et réalisateur du second volet, Nicholas Meyer, va alors avoir recours à un ingénieux stratagème : il lui propose de jouer dans « Star Trek II : La Colère de Khan », et en échange lui promet de tuer Spock à la fin du film. Pris au jeu, Nimoy regrette par la suite cette décision, et accepte de ressusciter le vulcain dans « Star Trek III : A la recherche de Spock ». « Après Star Trek II, explique Leonard Nimoy, rien dans mon contrat ne prévoyait le retour de Spock, mais le public des projections testes sortait si déprimé de la salle que le producteur décida d’ajouter un dernier plan, où l’on verrait le cercueil de Spock pour laisser entendre qu’il reviendrait ». Non seulement Spock revint mais Nimoy réalisa le film. « J’ai mis en scène des pièces de théâtre et des programmes de radio pendant les années 50 et j’ai également donné des cours de comédie pendant cinq ans dans les années 60, ce qui m’a permis d’acquérir une expérience utile. (…) Je me destinais plutôt à une carrière de réalisateur lorsque Star Trek est entré dans ma vie. Et ensuite, le rythme de tournage a été tel que je ne pouvais plus développer de projets de réalisation. J’ai repris cette activité en réalisant un épisode pour la série Night Gallery, qui avait été conçue par Rod Serling, le créateur de Twilight Zone (la Quatrième Dimension). J’ai travaillé aussi sur T.J. Hooker, la série policière avec Bill Shatner. Mais c’est Star Trek qui m’a donné l’occasion de travailler pour le cinéma, et j’ai saisi cette chance pour réaliser le troisième film de la série». En 1987, il signe également le quatrième volet de "Star Trek", le plus grand succès de la franchise originale au box office (109 millions de dollars à l'époque). Il profite notamment de cet opus pour intégrer davantage d'humour à la franchise et explorer davantage les personnages de Kirk et Spock. 

 

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LA NOUVELLE GÉNÉRATION

 

Il reprend ses habits de vulcain jusqu’au sixième film mais refuse d’apparaître dans le septième volet qui relie les équipages de la série originale et celui de la Nouvelle Génération, son rôle devant se résumer à une simple figuration. 
Après "Star Trek VI", Nimoy se fait progressivement plus rare au cinéma et à la télévision, se détournant peu à peu vers sa passion : la photographie.

 

Il accepte néanmoins en 2009 de sortir de sa retraite pour le réalisateur J.J. Abrams chargé de relancer la franchise "Star Trek" avec un onzième film. Ce derier volet, se voulant plus "grand public", prend place dans un univers parallèle avec l'équipage original désormais interprété par une nouvelle génération d'acteurs. L'intervention de Leonard Nimoy vise à tisser un lien avec la série originale et à passer le flambeau au nouvel interprète de Spock, Zachary Quinto (Heroes). "J'adore Leonard Nimoy, explique Quinto, c'est un homme exceptionnel. Il a été d'une générosité incroyable avec moi. Pouvoir devenir son ami a été le point fort du tournage. Nous sommes d'ailleurs restés très proches et j'apprécie énormément le fait de le voir, de discuter avec lui de tout ce qu'il a vécu. Le fait d'apprendre à la connaître est un cadeau... Et pas seulement dans le cadre du film. C'est un cadeau que la vie m'a fait". 

 

 

Le légendaire Leonard Nimoy disparaît le 27 février 2015 (Los Angeles) à l'âge de 83 ans. L'acteur était en phase terminale d'une maladie pulmonaire chronique, causé par de longues années de tabagisme, selon le New York Times. Le Président des Etats-Unis lui a notamment tenu à lui rendre hommage : "Léonard était un amoureux des arts et des lettres, un passionné de sciences (...) et, bien sûr, Léonard était Spock"(...). "Michelle et moi-même nous joignons à sa famille, ses amis et ses innombrables fans à qui il manque terriblement aujourd'hui'. 

 

Leonard Nimoy demeure irremplaçable dans le rôle de Spock, tant son interprétation du célèbre vulcain est devenue culte, dépassant les frontières de la série originale "J'ai contribué à toutes les incarnations de Star Trek depuis le tout premier pilote tourné en 1964, dans lequel Bill Shatner n'incarnait pas encore le capitaine Kirk" expliquait Leonard Nimoy. "J'ai participé aussi à la série animée des années 70 ainsi qu'à "Star Trek : The Next Generation" dans les années 90. Je suis le seul acteur de toute l'équipe à avoir fait ça!". 

 

 

ANECDOTES

 

 

- Leonard Nimoy est né seulement quatre jours après William Shatner, l'interprète du Capitaine Kirk. 

 

- Il est nominé à trois reprises pour son rôle de Spock aux Emmy Award (1967, 1968 et 1969)
- Il est l'auteur de deux biographies, dont "I'm not Spock" (1975) qui fit polémique auprès des fans de Star Trek : "Dans les années 70, pendant que je tournais dans Mission impossible, j’ai publié un recueil de poésies. Mon éditeur m’a dit « Pourquoi n’écrivez-vous pas un livre à propos de votre expérience de Star Trek? ». Je l’ai donc écrit, mais j’ai commis une grosse erreur en imaginant le titre. Pour bien me différencier du rôle, et exprimer le fait que c’était le récit que ce que j’avais vécu, en tant que Leonard Nimoy, j’ai intitulé le livre « Je ne suis pas Spock ». La couverture était un peu austère : on y voyait mon visage impassible, éclairé seulement de côté, sortant de l’ombre. Cela renforçait le côté dramatique du titre, ce qui était une seconde erreur ! Malheureusement, le livre est paru précisément au moment où cette fameuse rumeur selon laquelle j’empêchais Star Trek de renaître se propageait partout. Et le titre a été pris comme un aveu ! (rires). Les fans disaient « Ah voilà ! : Nimoy admet qu’il ne veut plus être Spock et qu’il a tué Star Trek! » Et la presse, qui se repaît des polémiques, a saisi cette opportunité de publier des articles pour créer un événement à partir de rien ! Il m’a fallu me justifier ensuite pendant des années, pratiquement jusqu’en 1979, quand j’ai repris le rôle de Spock pour le premier film de Star Trek, réalisé par Robert Wise".

 

- Leonard Nimoy reprend son rôle de Spock en 1991 dans la cinquième saison de "Star Trek : La nouvelle génération" (double épisode intitulé "Unification"). On y apprend notamment que Spock est devenu ambassadeur de Vulcain au XXIVème siècle. 
- Il joua à deux reprises dans la série télévisée "Au Delà du Réel". En 1964, dans l'épisode "Le Robot" de la série originale, il incarne un androïde accusé d'avoir assasiné son créateur. L'épisode sera modernisé 31 ans plus tard. Mais cette fois Nimoy incarne le procureur chargé de la défense de la machine. Cet épisode sera signé par son propre fils, le réalisateur de télévision Adam Nimoy!

 

- Au cours de sa carrière, Nimoy a participé à de nombreux doublages, dont la voix de Sentiel Prime dans "Transformers III" (2011). 
- En tant que Guest star, il interprète régulièrement le Dr William Bell entre 2009 et 2012 dans la série Fringe. Le rôle lui permet de remporter un Saturn Award en 2010. 

 

 

Sources : interview française extraite www.effets-speciaux.info et entrevues

 

 interview français de Leonard Nimoy par Alain Carrazé dans l'émission Temps X

 


 

 

Leonard Nimoy a le sens de l'auto-dérision : sa retraite présentée sur une musique de Bruno Mars

 


Leonard Nimoy face à Mark Lenard (interprète de Sarek, le père de Spock) dans Mission Impossible

 

Une publicité pour Audi avec les deux interprètes de Spock

 


 

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8 février 2015 7 08 /02 /février /2015 10:49

 « Et si on découvrait un passage vers des mondes parallèles ? Et si on pouvait glisser vers des milliers d’univers différents, se retrouver la même année, être la même personne, mais que tout le reste soit différent ? Et si on ne trouvait plus le chemin du retour ? ».

 

 

 

PRESENTATION

L’aventure de « Sliders : les mondes parallèles » débute à San Francisco. Quinn Mallory, brillant étudiant en physique, mène d’étranges expériences dans son sous-sol. En tentant de créer une machine antigravité, il ouvre accidentellement un vortex, un passage donnant accès à un nombre infini d’univers parallèles. Animé par la curiosité scientifique, le jeune homme, équipé de son invention, le minuteur, tente un voyage vers l’inconnu. Bien que tout semble habituel au premier abord, Quinn va constater qu’il n’est effectivement plus chez lui : le Mexique est la première puissance d’Amérique, Elvis Presley et JFK sont toujours vivants, les voitures s’arrêtent au feu vert, et pire encore … Sa mère attend un enfant du jardiner. De retour dans son univers, Quinn souhaite poursuivre son expérience scientifique et entraine son professeur de physique à l’Université, Maximilian Arturo, sa meilleure amie, Wade Wells, et par inadvertance, un chanteur, Rembrandt Brown, dans son périple. Malheureusement l’expérience scientifique tourne mal et le groupe se retrouve rapidement perdu dans l’espace-temps, contraint de « glisser » de mondes en mondes, de manière aléatoire, dans l’espoir de retrouver un jour leur propre univers.

 

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C’est durant leur collaboration sur un projet de film intitulé « Messengers of Deception » pour Universal Studios que Tracy Tormé (« Star Trek : la nouvelle génération », « Odyssey 5 ») et Robert K.Weiss (« Dream On ») vont développer les bases de ce qui deviendra « Sliders ». « Je travaillais sur ce film avec Bob Weiss » explique Tracy Tormé. « J’attendais dans son bureau et il y avait un magazine avec deux terres, l’une à côté de l’autre. Je lisais à la même période un livre sur George Washington ». Cet ouvrage expliquait notamment comment ce personnage historique échappa de justesse à la mort durant une bataille. « Si une balle avait atteint son but, il aurait été tué » raconte Tormé. « Il n’y aurait eu ni révolution, ni Etats-Unis. Alors j’ai dit à Bob ‘J’ai une drôle d’idée pour une série’ ». Les deux hommes vont rapidement se mettre d’accord sur un scénario, Robert K. Weiss souhaitant depuis longtemps exploiter le concept des univers alternatifs sur le petit écran. « Pendant des années je voulais faire une série sur les mondes parallèles » admet le co-créateur de la série. « J’étais un grand fan d’ « Au Cœur du temps » (1966) et les quelques épisodes de « La Quatrième Dimension » (1959) qui traitaient de réalités alternatives m’avaient frappé. Avec les années, il y a eu quelques séries traitant du voyage dans le temps, mais rien sur les univers parallèles ». Tracy Tormé et Robert K. Weiss conçoivent ainsi « Sliders » sur un ensemble d’uchronies, c'est-à-dire de relectures de l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé. L’épisode pilote présente notamment aux téléspectateurs un univers où l’URSS a gagné la guerre froide. D’autres scénarios, reposant sur ce modèle seront proposés dès la première saison.

Les deux créateurs de la série voient ainsi rapidement dans ce concept une occasion d’apporter, de manière divertissante, un regard critique sur notre propre société. Une formule d’ores et déjà employé avec succès à la télévision par Gene Roddenberry (« Star Trek ») et Rod Serling (« La Quatrième Dimension »). « Il faut voir Sliders comme une allégorie » explique Tracy Tormé au magazine Génération Séries en 2001. « L’allégorie est une manière puissante d’examiner une société en plaçant des histoires sur d’autres Terres. On s’en sort en montrant des choses qui en réalité sont des choses à propos de notre Terre et la façon dont on y vit. Je pense que j’ai souvent lutté contre le politiquement correct, dans presque tous les épisodes en utilisant cette philosophie ». La consommation de masse, les rapports hommes/femmes, les phobies, la téléréalité, font ainsi parti des sujets exploités au fil des épisodes de la série. Remarquons que les sujet traités sont toujours poussés à l’exagération de telle manière à amuser le public et de le faire réfléchir aux éventuelles dérives qui pourraient menacées un jour nos sociétés. Dans ce contexte, « Sliders » se distingue d’autres programmes de Science-fiction en accordant une place prédominante à l’humour. « Dans sa conception originelle, et comme le prouve le pilote, l’humour était un des ingrédients caractéristiques de Sliders » explique Robert K. Weiss dans les colonnes de Génération Séries en 1999. « Tracy et moi pensions que ne pas se prendre au sérieux serait une des clés du succès de la série. Nous pensions que les différences de cultures des Terres parallèles était une source inépuisable de situations comiques ». Certains mondes explorés par les quatre « glisseurs » (Sliders en V.O.) dévoilent en effet aux téléspectateurs des situations pour le moins hilarantes. Ainsi, dans un « Monde sans Hommes », les quatre glisseurs sont confrontés à une Terre parallèle victime d’une guerre chimique et composée uniquement de femmes. Les rares hommes valides sont enfermés dans des camps et utilisés comme géniteurs en chaîne ! L’introduction d’un « Monde de dinosaures » nous dévoilera quant à lui un univers parallèle où la société a bannie le mensonge, en obligeant chaque individu à porter un collier infligeant une décharge électrique en cas de non respect de la loi ! Les réactions des quatre protagonistes à ses réalités alternatives contribuent eux-mêmes aux moments comiques de la série.

L’un des atouts de « Sliders » repose d’ailleurs sur ses personnages principaux. Tracy Tormé et Robert K. Weiss ont en effet eu la bonne idée de réunir quatre individus que tout oppose, tant par leur caractère que par leur parcours. Si Quinn, Rembrandt, Wade et le Professeur se lient rapidement d’amitié, cela ne les empêche nullement d’exprimer quotidiennement de grandes divergences d’opinions tout au long de la série. Chacun a en effet son propre avis sur la glisse, sur les cultures rencontrées et les différents défis à relever. L’identification des téléspectateurs aux personnages est d’autant plus facilitée que seuls les personnages de Quinn Mallory et du Professeur Arturo sont des scientifiques. Le chanteur, Rembrandt Brown, et l’étudiante en poésie, Wade Wells, apportent un équilibre au groupe et soulèvent souvent des questions que peuvent se poser eux-mêmes les téléspectateurs.

C’est dans cet état d’esprit que « Sliders » sera présenté au grand public sur Fox Television à partir du 22 mars 1995 (et l’année suivante sur M6 pour la France). Chaque semaine, les glisseurs visiteront une nouvelle Terre, dans l’espoir de rentrer un jour chez eux.

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L’EVOLUTION DE LA SERIE

 

 

Une aventure télévisuelle

 

 

 

Composée de cinq saisons, soit 88 épisodes, la série de Tracy Tormé et Robert K. Weiss connaîtra un destin particulièrement mouvementé. Ainsi, dès la première saison, la Fox décidera au détriment de ses créateurs de ne pas suivre l’ordre de production des épisodes. L’objectif des dirigeants de la chaîne vise à assurer la fidélisation des téléspectateurs. Malheureusement, cette décision nuira quelque peu à la cohérence des premiers épisodes. En effet, à l’origine, « Sliders » était construite sur un modèle proche de la série « Au cœur du temps » (1966). Chaque épisode se focalisait sur la découverte d’un nouveau monde, le dénouement étant réservé à l’introduction du prochain épisode. Mais face aux méthodes de diffusions de la chaîne, ce schéma sera finalement abandonné afin de pouvoir présenter les aventures des glisseurs dans n’importe quel ordre. Quoiqu’il en soit, les épisodes sont d’excellente facture. La saison atteindra son apogée avec son dernier épisode intitulé « Un monde parfait » présenté au premier abord comme une utopie. Son scénariste, Jon Povill, sera récompensée par un prix lors des Environmental Media Awards pour y avoir traité le problème de la croissance démographique.

 

 

Après ces neuf premiers épisodes, la série est renouvelée de justesse grâce au soutien massif de ses fans. Tracy Tormé souhaite profiter de cette nouvelle saison pour aborder de nouvelles idées et orienter la série davantage vers la Science-Fiction. Il subira malheureusement de nombreuses oppositions de la part de la chaîne Fox Television. « L’un des problèmes sur la série pour moi, et l’une des raisons pour lesquelles je suis parti, c’est qu’aucun des dirigeants de la chaîne ne comprenait ce qu’était la série » explique Tracy Tormé dans une interview accordée pour le guide officiel de « Sliders ». « Dès le début de la seconde saison, j’ai présenté l’idée des Kromaggs ». Le scénariste décrit ces personnages comme des êtres venant d’un monde où l’homosapiens n’a pas vu le jour. Sur l’échelle de l’évolution, ces êtres sont donc nos lointains cousins. « J’ai dit profitons en pour créer des ennemis aux glisseurs. Ils ont également la technologie de la glisse mais l’utilisent pour conquérir. Je leur ai proposé un script mais ils n’en voulaient pas ». A force de persévérance, Tracy Tormé finira par parvenir à produire cet épisode intitulé « Un monde d’envahisseurs ». Il en signera d’ailleurs deux autres (« Un Monde Mystique » et « Un monde de renommée»). Malheureusement, sa vision de la série ne semble pas être unanimement appréciée par la production. « J’ai projeté Un monde d’envahisseurs au nouveau producteur exécutif (Alan Barnette), et il m’a dit : ‘Et bien, c’est tout à fait le type d’épisodes que l’on ne devrait pas produire cette année. (…) ‘C’est trop sombre et trop opposé aux valeurs familiales’. Quand j’ai entendu cela, j’ai réalisé que nous n’avions pas du tout la même conception de la série ». Globalement, les treize épisodes de cette seconde saison sont de bonne qualité et dans la continuité de la première. Les personnages de la série s’étoffent peu à peu (surtout Wade) et les scénarios s’avèrent souvent inventifs. Le dernier épisode de la saison présentera notamment aux téléspectateurs, un monde où la « flèche » du temps ne se dirige pas vers l’avenir… Mais plutôt vers le passé. Un concept parfaitement digne de « Star Trek » (1966).

La crise

 

 

 

Après ces deux saisons cohérentes, « Sliders » prend un tout nouveau virage durant sa troisième année sur la Fox. Le tournage est délocalisé de Vancouver vers Los Angeles. Tout comme « The X-Files » (1993), la différence est immédiatement perceptible à l’écran. L’atmosphère fraîche et pluvieuse des premières saisons laisse place aux décors ensoleillés de la Californie. L’objectif de la chaîne est de rapprocher l’équipe de la série des décideurs, beaucoup de recommandations de la Fox ayant été ignorées durant les deux premières saisons. De plus, si « Sliders » connaît une hausse significative de son budget, ses scénarios eux sont sensiblement moins originaux qu’auparavant (Tracy Tormé ne signe qu’un seul épisode sur les 25 commandés). La Fox, qui a investi beaucoup plus d’argent dans les nouveaux épisodes, souhaite toujours élargir son audience. La consigne est donc d’attirer de nouveaux téléspectateurs en s’inspirant de fictions cultes ou à la mode du moment. « Sliders » se rapproche tour à tour de « Twister », « Mad Max », « la Mutante », « La Machine à explorer le temps » et « l’île du Dr Moreau » au grand désespoir de John Rhys-Davies, l’interprète du Professeur Arturo. L’acteur manifestera en effet à plusieurs occasions son mécontentement face au manque de créativité tout au long de la série : « La seule limite c’est l’imagination des scénaristes » remarque l’acteur. « Je pense que Tormé est la seule personne qui avait un intérêt pour la Science-Fiction. Il semble avoir maintenant quitté le navire. Le scénariste en chef que nous avions l’an dernier ne semblait être intéressé qu’à faire la propagande de l’Union Américaine pour les Libertés Civiles ». L’acteur regrettera également le détournement de « Sliders » de la Science-Fiction vers le Fantastique « Il y a une différence sensible entre le public d’un programme Science-Fiction et de Fantasy (…) « Nous avons fait un épisode copiant le film « Le dragon du lac de feu »(1981) dans lequel Arturo tue Quinn puis le ramène à la vie en faisant appel aux pouvoirs magiques d’une femme. Tout fan de science-fiction se dit immédiatement « Attendez. C’est une série pour enfant et non un programme de science-fiction ». La semaine suivante, bien sûr, nous avons perdu trois points d’audience. Et ce public n’est jamais revenu ». Certains épisodes sont pourtant de bonnes factures (« Un monde sans ressource », « Un monde retrouvé », « Un monde de justice médiatique » ou « Un monde endetté ») et reprennent la formule originale du show. Mais globalement, la série commence à donner un sentiment de déjà-vu. Le pire arrivera lorsque John Rhys-Davies sera évincé de la production. Le Professeur Arturo, pilier de la série, disparaît dans le double épisode intitulé « Un monde d’exode ». Il sera remplacé par l’actrice Kari Wuhrer dans le rôle d’une militaire, Maggie Beckett. L’introduction de l’actrice a principalement pour objectif de modifier la dynamique du groupe en provoquant plus de tensions entre les personnages. Le fil rouge de l’intrigue change également. Les glisseurs sont désormais à la poursuite d’un colonel, tueur en série, glissant de mondes en mondes et possédant dans son minuteur les coordonnées de leur propre Terre. « Sliders » termine sa saison de manière surprenante en mettant en scènes des monstres en tout genre : zombies, vampires, hybrides, serpents et aliens.

 

 

Changement de cap

Après cette troisième saison très mouvementée, la Fox envisage brièvement la production de 13 nouveaux épisodes centrés uniquement sur les personnages de Quinn et Maggie. La chaîne finit par abandonner ce projet en annulant tout simplement la série. « Sliders » sera finalement rachetée par Sci-Fi Channel. Malheureusement, le transfert de chaîne s’accompagne du départ de l’actrice Sabrina Lloyd, l’interprète de Wade Wells. De nombreux départs ont également lieu derrière la caméra. Parmi l’équipe de production de la troisième saison, seul le producteur exécutif David Peckinpah reprendra du service. Il s’entoure de Jerry O’Connell, Bill Dial et Marc Scott Zicree. L’objectif est simple : se détacher de l’état d’esprit de la précédente saison : « J'avais l'impression que la Fox avait littéralement saccagé la série » explique Marc Scott Zicree. « Les intrigues n'étaient que des parodies de films, les personnages ne faisaient rien sauf se chamailler, et les histoires n'avaient plus grand sens. Lorsque je suis arrivé sur Sci-Fi Channel, mes priorités étaient d'amener la série à utiliser son plein potentiel, à savoir : faire des histoires originales, en les puisant dans une science-fiction spéculative, pour rendre les personnages dévoués aux autres, et rendre le personnage de Maggie plus solide et plus crédible. Egalement pour toucher la communauté de scénaristes de science-fiction en général, et les inviter à se joindre à nous. Les scénaristes de Star Trek David Gerrold, Michael Reaves, Richard Manning et D.C Fontana ont été de ceux qui ont accepté notre proposition ». Dans ce contexte, de nombreux changements sont opérés au niveau de l’intrigue générale de la série. Dès le premier épisode, « Un monde sous tutelle », les Sliders découvrent que leur Terre d’origine a été envahie par les Kromaggs et que Quinn est en réalité originaire d’un monde parallèle. Les glisseurs reprennent donc leur voyage à la recherche de la Terre d’origine de Quinn dans l’espoir d’y trouver une arme pour anéantir les envahisseurs. L’absence de Wade est par ailleurs comblée par l’intégration d’un tout nouveau personnge : le frère de Quinn Mallory, incarné par Charlie O’Connell. « Nous savions en commençant la quatrième saison que Charlie, le frère de Jerry, allait jouer dans 17 des 22 épisodes. Comme ils se ressemblaient assez, il paraissait logique de le faire interpréter le rôle du frère de Quinn » précise Marc Scott Zicree. « Le défi était de créer un personnage qui ne se serait pas contenté d'être un second Quinn, mais qui aurait apporté une nouvelle personnalité au sein du groupe. Nous avons passé plusieurs mois à nous battre pour trouver des idées. Finalement, David Peckinpah a lancé "Et pourquoi pas un monde amish ?". Nous avons tous immédiatement adhéré à cette idée; Charlie avait une douceur naturelle et le fait que Colin soit un jeune innocent originaire d'un monde sans technologie lui permettait de poser beaucoup de questions, qui nous aidaient à expliquer le pourquoi du comment des différents mondes dans lesquels nous nous embarquions. Aussi, comme Arturo était parti, nous démarquions son comportement dans une histoire donnée entre Quinn et Remmie. Ainsi, Quinn devint plutôt l'expert en sciences et Remmie le sage conseiller, l'adulte plus âgé ».

Tournés essentiellement dans les studios Universal pour des raisons budgétaires, ces nouveaux épisodes s’avèrent de meilleure facture que les derniers de la troisième saison. Certains renouent même avec l’humour et la satire sociale des deux premières saisons de la série. Toutefois, de nombreux amateurs de la série reprocheront la multiplication des intrigues autour des Kromaggs (désormais assimilés à des Nazis à la manière de « V » - 1983) et du vide laissé par le départ de John Rhys-Davies et Sabrina Lloyd.

 

 

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La fin de l’aventure

Suite au succès de la série en termes d’audimat, Sci-Fi Channel va décider de produire 18 épisodes supplémentaires dans l’objectif de conclure « Sliders ». Néanmoins, à la surprise des téléspectateurs, Jerry O’Connell et son frère y seront absents. Des conflits durant la renégociation de leur contrat les ont conduits à quitter la série. Pour combler ce vide, deux nouveaux personnages sont intégrés aux côtés de Rembrandt et Maggie. Malheureusement, sans son interprète principal, la série perd beaucoup d’intérêt pour les fans. L’introduction de Diana et Mallory ne permet pas de retrouver l’alchimie qui existait entre les acteurs originaux. De plus, les scénaristes finissent eux-mêmes par se perdre dans la multiplication des intrigues même si quelques épisodes sont dignes d’intérêt : « Un monde de fluctuations quantiques », « un monde de crédits illimités »,  ou « un monde de créativité proscrite ».

Pour conclure la série, le scénariste Keith Damron évoquera lors d’un échange sur internet, un final à gros budget, dans lequel les glisseurs livreront une bataille épique contre l’envahisseur Kromagg sur la Terre première. Il n’en sera finalement rien. La série s’achèvera finalement, avec l’épisode « Un monde de fans » en février 2000 alors que de nombreuses questions restent en suspens.

Face à ses multiples bouleversements, « Sliders » apparaît donc comme une série relativement inégale. Elle reste pourtant particulièrement savoureuse, surtout durant ses deux premières saisons. L’originalité du concept, l’intelligence de certains scénarios et l’interprétation des quatre acteurs originaux livrent de bons moments de télévision. Cela mérite bien un détour vers les mondes parallèles.

 

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LES PERSONNAGES ORIGINAUX

 

Quinn Mallory (Jerry O’Connell) :

 

 

 

Quinn est un véritable « petit génie ». Etudiant à l’Université de Californie, il passait son temps à mener des expériences scientifiques dans sa cave avant de découvrir accidentellement la glisse. Perdu parmi un nombre infini d’univers parallèles, il se sent responsable du sort de ses compagnons et est prêt à tout pour les ramener sur leur Terre.

C’est en 1986 avec le film « Stand By Me » de Rob Reiner que Jerry O’Connell va être découvert du grand public à l’âge de 12 ans dans le rôle de Vern. Sur le petit écran, il jouera par la suite le rôle principal de la série « Mon plus beau secret » de 1988 à 1991 (72 épisodes) diffusée en France sur la défunte chaîne la Cinq. Plus récemment, il s’est investi dans les séries « Preuve à l’appui » (2002) dans le rôle du Détective Woody Hoyt ou de l’éphémère « The Defenders » (2010) aux côtés de James Belushi.

Wade Wells (Sabrina Lloyd) :

 

 

 

Etudiante en poésie et employée dans un magasin d’informatique, Wade apprécie véritablement l’aventure de la glisse. D’une nature romantique, elle s’opposera régulièrement au raisonnement scientifique de Quinn et du Professeur Arturo tout au long de la série. La jeune femme tient un journal intime dans lequel elle décrit les mondes explorés avec ses amis.

Sabrina Lloyd débute sa carrière à l’âge de 12 ans dans la comédie musicale Annie. Au cinéma, elle aura notamment l’occasion de jouer la fille de Patrick Swayze dans le film « Un père en cavale » (1993). Après « Sliders », les téléspectateurs la retrouveront dans les séries « Sports Night » (1998) et dans quelques épisodes de la série « Num3st » (2005). Elle s’investira par la suite dans de nombreux films indépendants.

Professeur Maximillian Arturo (John Rhys-Davies) :

 

 

 

Originaire de Grande-Bretagne, Maximillian Arturo était professeur d’ontologie et de Cosmologie à l’Université de Californie avant d’être embarqué dans la glisse. D’un naturel grincheux, il voit avant tout la glisse comme une expérience scientifique avant de se laisser porter peu à peu par l’aventure. La richesse de son savoir sera utilisé à maintes reprises pour sauver ses compagnons.

John Rhys-Davies s’est illustré au cours de sa carrière dans de nombreuses grosses productions : « Les aventuriers de l’Arche perdue » (1981), « Indiana Jones et la dernière croisade » (1989), « Tuer n’est pas jouer » (1987), et la trilogie du « Seigneur des anneaux » (2001). Sur le petit écran, les téléspectateurs ont notamment pu le voir dans « Shogun » (1980), « Le Procès de l’Incroyable Hulk » (1989), « Les contes de la crypte » (1991) ou « Star Trek : Voyager » (1998). Il reste aujourd’hui très actif et fera une apparition dans la seconde saison de « Metal Hurlant » (2014).

Rembrandt Brown (Cleavant Derricks) :

 

 

 

Victime innocente de la glisse, Rembrandt était tranquillement au volant de sa Cadillac quand le Vortex l’a accidentellement aspiré. Chanteur de Rythm and Blue, sous le nom du Charmeur, il en veut énormément à Quinn de l’avoir entraîné dans cette aventure. Au fil des épisodes, il se montera particulièrement courageux face aux multitudes épreuves de la glisse.

Cleavant Derricks, Jr. naît dans un milieu musical. Il débute sa carrière à la fin des années 1970 et se voit récompensé par un Tony Award pour sa prestation dans la comédie musicale Dreamgirls. Avant de « glisser », Il joue dans quelques séries télévisées telles que « Deux flics à Miami » (1985), « Equalizer » (1986), « Clair de Lune » (1987) et « Roseanne » (1989). Des quatre acteurs originaux de « Sliders : les mondes parallèles », il sera le seul à rester jusqu’à la fin de la série. Plus récemment, les téléspectateurs ont pu le retrouver dans « Charmed » (2000) et « Cold Case – affaires classées » (2007).

 

 

 

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7 février 2015 6 07 /02 /février /2015 18:10

SILVER SCREEN » revient sur le parcours du célèbre acteur américain Christopher Reeve, l’inoubliable interprète de l’Homme d’Acier dans la saga cinématographique « Superman ».

 

 

 

UNE CARRIERE AU THEATRE, A LA TÉLÉVISION ET AU CINEMA

 

 

 

Diplômé de la prestigieuse Julliard School de New-York en 1976, Christopher Reeve fait ses véritables premiers pas de comédien au théâtre sur les planches de Brodway dans la pièce « A Matter of Gravity » auprès de  Katharine Hepburn.

Le jeune acteur se fait ainsi rapidement remarqué par les directeurs de casting d’Hollywood et  débute sa carrière cinématographique en 1977, dans un petit rôle aux côtés de Charlton Heston dans «Sauvez le Neptune». La même année, les producteurs indépendants Ilya et Alexander Salkind préparent une version pour le grand écran de la bande dessinée Superman et cherchent un acteur pour interpréter le personnage principal. De grands noms tels que Clint Eastwood, Robert Redford et Steve McQueen sont dans un premier temps envisagés avant que la production décide de confier le rôle à un illustre inconnu pour jouer au côté de Marlon Brando et Gene Hackman. Christopher est ainsi choisi parmi plus de 300 postulants et campe l’ « Homme d’Acier » dans la superproduction dirigée par Richard Donner. Pour son interprétation de Clark Kent / Superman, le jeune acteur désire notamment se distinguer de son prédecesseur, le célèbre George Reeves. "Chris était persuadé qu'il avait hérité de la cape pour qu'il l'interprète de façon unique" expliquait le scénariste Tom Mankiewicz à l'Empire Magazine en 2010. "Chris nous a avoué qu'il s'était largement inspiré de Cary Grant pour interpréter Clark Kent. Cary Grant s'exprimait avec un merveilleux petit bégaiement (notamment dans le film "L'impossible Monsieur Bébé") et Chris se l'est approprié. ça l'a beaucoup aidé. (...) Il y a très peu de maquillage en oeuvre ; il faut donc créer un fossé entre les deux personnalités". A sa sortie dès décembre 1978, le film est un succès mondial rapportant plus de 300 millions de dollars (soit 1 milliard de dollars actuels !) à travers le monde. La performance de Christopher Reeve est pour beaucoup la clé de ce succès, parvenant à passer habilement de Clark Kent à Superman et interprétant le héros de la manière la plus humaine possible. Fort de sa célébrité, il joue par la suite dans «Quelque part dans le temps» (1979) avec Jane Seymour, qui deviendra l’une de ses plus fidèles amies.

 

Dans les années quatre-vingt, Christopher Reeve incarne encore à trois reprises le super-héros, dans deux suites dirigées par Richard Lester en 1980 et 1983, et le contestable dernier volet signé Sidney J. Furie en 1987. Parallèlement, il se voit proposer de nombreux rôles principaux dans des films d’action et de science-fiction. Néanmoins l’acteur, de par sa formation classique écarte ses propositions préférant jouer des rôles plus complexes et moins convenus : « Je préférais jouer pour un petit cachet dans un bon film, plutôt que dans un navet pour gagner 100 millions de dollars » dira t-il dans son autobiographie. Il travaille donc sur un ensemble de films indépendants dirigés de grands cinéastes, parmi lesquelles: Sidney Lumet dans «Piège mortel» (1981), James Ivory dans «Les Bostoniennes» (1983) et Jerry Schatzberg dans «La rue» (1987). Entre deux longs-métrages, il n’hésite pas à remonter sur les planches de Brodway pour jouer dans des pièces telles que « Le Mariage de Figaro » ou « Fifth of July » dans laquelle il joue le rôle d’un vétéran du Viêtnam amputé des deux jambes.

Suite à l’échec de « Superman IV » (1987) puis de « SCOOP » (1988), Christopher Reeve perd de son pouvoir de séduction auprès des producteurs d’Hollywood et se voit proposer de plus en plus de rôles secondaires dans des films peu intéressants. Ainsi, il se détourne progressivement vers la télévision, pour interpréter des rôles plus à son goût au début des années 1990. Il retrouve néanmoins James Ivory pour «Les vestiges du jour» (1993), un drame romantique sur les doutes et les tourments d’un majordome d’une grande famille anglaise, interprété par Anthony Hopkins. Il tourne même pour John Carpenter dans «Le village des damnés» (1995), aux côtés de Kirstie Alley.

LES VESTIGES DU JOUR

Malgré la richesse de sa carrière, Christopher Reeve est bien conscient qu’il lui est difficile de faire oublier Superman : « Bien que j’aie interprété des films plus sérieux, comme les Vestiges du jour, c’était clairement mon rôle de Superman que le public avait aimé. Je sais qu’il avait eu un impact considérable, m’attirant la sympathie du public …».

SA SECONDE VIE

 

 

 

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Le 27 mai 1995, Christopher Reeve est victime d’un grave accident à Charlottesville en Virginie au cours d’un concours hippique. Son cheval Buck prend son élan, saute le premier obstacle, puis le deuxième mais s’arrête brusquement au troisième. Christopher Reeve ne lâche pas la bride et passe par-dessus la tête du cheval. Il se brise les deux vertèbres cervicales les plus proches du crâne, endommageant sérieusement sa moelle épinière. La blessure le laisse tétraplégique. En d’autres termes, il est paralysé des épaules aux pieds et dépend d’un respirateur artificiel. Il ne peut plus bouger que la tête rattachée à la colonne vertébrale après une longue opération. Une cruelle ironie du sort, puisque son dernier rôle à la télévision était celui d’un policier paraplégique dans le téléfilm intitulé « Le Chassé Croisé » (1995).

TETRAPLEGIQUE

Soutenu par sa femme, Dana, et ses trois enfants, Christopher Reeve décide de vivre et de consacrer toute son énergie à sa rééducation. Il reconnaît toutefois que sa nouvelle condition nécessite une volonté de fer, l’assistance de plusieurs infirmières matin et soir, et une fortune personnelle pour payer les frais médicaux exorbitants (près de 500 000 dollars par an).

Convaincu qu’il existera un jour un remède à la paralysie, il entreprend d’innombrables exercices physiques destinés à stimuler son corps et à le maintenir en bonne santé. Il subit donc des traitements électriques pour maintenir sa masse musculaire, est attaché à une table incliné verticalement pour améliorer sa densité osseuse et marche même sur un tapis roulant attaché par un harnais. Tous ses efforts quotidiens s’avèreront payants. En effet, dès 2002, il retrouve sa sensibilité au toucher, à la douleur, et parvient même à réaliser l’impossible en bougeant l’indexe de son bras gauche et l’extrémité de sa jambe gauche. Une véritable prouesse que le monde scientifique tente encore d’expliquer aujourd’hui.

TIME MAGAZINE

Parallèlement à cela, il reste considérablement actif malgré son handicap. Ainsi, il fait une apparition remarquée à la cérémonie des oscars en 1996, préside les jeux paralympiques d’Atlanta, multiplie les interviews et les discours publics, créé sa propre fondation et écrit deux ouvrages (« Vivre » et « Rien n’est impossible ») qui deviendront des best sellers aux Etats-Unis. Il parvient même à continuer à exercer son métier, apparaissant fréquemment à la télévision (« Fenêtre sur cour », « The Practice », « Smallville ») et se verra même passer de l’autre côté de la caméra à deux reprises pour prouver que la vie et le travail sont une affaire de dignité.

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UN ACTEUR TRES ENGAGÉ

 

 

 

Dès 1976, Christopher Reeve se consacre à des causes qui lui tiennent à cœur telles que  l’art, l’éducation, l’environnement et la protection de l’enfance. Avec la fondation Make-a-Wish (Fais un vœu), il rend visite à des enfants malades dont le vœu est de rencontrer Superman. Il entre par la suite au comité directeur de Save The Children (Sauvez les enfants) une association caritative dont le but était d’aider des enfants dans le besoin partout dans le monde.

En 1987, il voyage au Chili pour se joindre à un petit groupe d’acteurs venant d’Allemagne, de France, d’Espagne, d’Argentine et du Brésil qui manifestent en faveur de la libération des soixante-dix-sept artistes Chiliens menacés de peine de mort par le régime du dictateur Pinochet. Pour son action, l'acteur est honoré en 1988 par deux distinctions délivrées par des mouvements internationaux en faveur des Droits de l'Homme. En 2004, le gouvernement chilien le décorera de la grande croix de l'ordre de Bernardo O'Higgins "pour ses actions en faveur des Droits de l'Homme".

Après son accident, il créé sa fondation, la Christopher Reeve Paralysis Foundation, destinée à trouver un traitement et une façon de soigner les différents types de paralysies (qu’elles soient causées par une blessure à la moelle épinière ou d’autres troubles du système nerveux, comme la sclérose en plaques ou la maladie de Lou Gehrig). Elle œuvre par ailleurs activement en faveur des droits des personnes handicapées.

Enfin, il s’avère très impliqué dans la vie politique américaine. L’acteur est notamment reconnu pour être un fervent militant de la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Christopher Reeve ira même jusqu’à se déplacer au congrès américain pour défendre sa position et critiquer ouvertement la politique de George W. Bush qui s’opposait à ces recherches. En effet, les cellules souches représentent un véritable espoir dans la mesure où elles sont à l'origine de tous les tissus et les organes de l'organisme humain. Les scientifiques espèrent pouvoir exploiter cette matière pour recréer artificiellement des tissus compatibles avec les patients souffrant de diabète, paralysie, de la maladie de Parkinson ou encore la maladie d'Alzheimer. 

 

L’ENVOL

 

 

 

CHRISTOPHER ET DANA 

Malgré son incroyable optimisme et ses innombrables efforts pour rester en forme, Christopher Reeve a une santé particulièrement fragile. Phlébites, infections, pneumonies, alopécie… Rien ne lui est épargné. En 2004 après avoir été soigné pour une escarre, une blessure courante chez les personnes handicapées, qui avait affecté l’ensemble de son organisme, l’inoubliable Superman sombre brutalement dans le coma avant d’être transporté dans un hopital près de New-York, où il finira par s’éteindre le 10 octobre à 17h30. Le cœur si généreux de Christopher Reeve a finalement cédé à l’épuisement après ces 9 années où il a combattu pour la dignité des handicapés. La vice-présidente et directrice de recherches de la fondation, Susan Howley, déclara « Au bout du compte, le corps atteint le point de rupture où il ne peut plus lutter. Son cœur a abandonné la lutte ».

 

Malgré sa triste disparition, l’interprète de Superman laisse derrière lui un héritage incommensurable. Barack Obama, favorable à la recherche sur les cellules souches, déclara en Mars 2009 que « les Etats-Unis devaient beaucoup à des personnes comme Christopher Reeve et sa femme Dana qui ont créé une fondation pour trouver une thérapie contre les lésions de la moelle épinière ».

Enfin, pour le 7ème Art, il laisse une trace indélébile dans son rôle de l’Homme d’Acier : Christopher Reeve restera pour toujours le premier acteur à nous avoir fait croire qu’un homme pouvait vraiment voler.

 

 

Site internet de la fondation Christopher Reeve : link

 

 

Lire chronique "Superman : le film"

Lire chronique  "Superman II"

Lire chronique "Superman III"

Lire chronique "Superman IV"

 

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FILMOGRAPHIE DE CHRISTOPHER REEVE 

 

CINEMA

 

A step Toward Tomorrow (1996) - Denny Gabrial

Le Village des Damnés (1995) - Dr Alan Chaffee

Chérie, vote pour moi (1994) - Bob "Bagdad" Freed

Les vestiges du jour (1993) - Lewis

Noises Off (1992) - Frederick Dallas / Philip Brendt

Earthday Birthday (1990)  -  It Zwibble

Scoop (1988) - Blaine Bingham

Superman IV : Le face à face (1987) - Clark Kent / Superman

La Rue (1987) - Jonathan Fisher

Vol d'enfer (1985) - Edgar Anscombe

Les Bostonniennes (1984) - Basi Ransome

Superman III (1983) - Clark Kent / Superman

Monsignor (1982) - Flaherty

Piège Mortel (1982) - Clifford Anderson

Quelque Part dans le Temps (1980) - Richard Collier

Superman II : l'aventure continue (1980) - Clark Kent / Superman

Superman, le film (1978) - Clark Kent / Superman 

Sauvez le Neptune (1978) - Philips

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TELEVISION

 

Smallville (2003 et 2004) - Dr Virgil Swann / épisodes "Dernier espoir" et "Le Pacte"

The Practice (2003) - Kevin Healy / épisode burnout 

Fenêtre sur cour (1998) - Jason Kemp

La Terre en partage (1995) - Alan Johnson

Le chassé croisé (1995) - Dempsey Cain

Morning Glory (1993) - Will Parker

Le loup des mers (1993) - Humphrey Van Weyden

Les contes de la crypte (1992) - Fred / épisode "Qu'est-ce que tu mijotes"?

Cauchemar en plein jour (1992) - Sean

Mortal Sins (1992) - Père Thomas Cusack

Death Dreams (1991) - George Westfield

Bump in the Night (1991) - Lawrence Muller

La rose et le chacal (1990) - Allan Pinkerson 

La Grande Evasion II (1988) - Major John Dodge

Anna Karenina (1985) - Comte Vronsky

I Love Liberty (1982) 

Love of Live (1974 - 1976) - Ben Harper

Wide  World of Mystery (1975)

 

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RECOMPENSES CINEMATOGRAPHIQUES ET TELEVISUELLES

        

1979 : BAFTA FILM AWARD en tant que révélation de l'année  dans "SUPERMAN"

1981 : Prix du meilleur acteur au FANTAFESTIVAL pour son rôle dans "QUELQUE PART DANS LE TEMPS"

1996 : JACKIE COOGAN AWARD en tant qu'inspiration pour la jeunesse

1999 : SCREEN ACTOR GUILD AWARDS pour son rôle dans le téléfilm "FENETRE SUR COUR"

 

 

 

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http://butterfly2509.skyrock.com/1.html

 

Nouvelle bande annonce "SUPERMAN : THE MOVIE"


 

Nouvelle bande annonce "Superman 2 : RICHARD DONNER CUT"

Christopher Reeve remonte le temps dans "Somewhere in time"
Documentaire - "Christopher Reeve : le coeur d'un héros" (partie 1)
Christopher Reeve dans le remake de "Fenetre sur cour"
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1 janvier 2015 4 01 /01 /janvier /2015 17:00

 

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Créé en 1962 par Stan Lee et Jack Kirby, le personnage de bande dessinée de la Marvel,  l’Incroyable Hulk, a le privilège d’apparaître dans sa propre série télévisée à partir de 1977 sur la chaîne américaine CBS. Une version à succès qui se distingue singulièrement des autres adaptations de comics... 

 

L’HISTOIRE

Traumatisé par la mort de sa femme prisonnière d’une voiture en feu, le Dr David Bruce Banner (Bill Bixby) se consacre à la recherche sur l’adrénaline et le potentiel surhumain que chacun possède en lui mais qui ne se révèle que dans des circonstances exceptionnelles. En effectuant une ultime expérience sur lui-même à l’Institut Culver, David s’expose accidentellement à une trop forte dose de radiations gamma (2 000 000 d’unités) censée libérer la force qui sommeille en lui. Les effets de cet accident sont catastrophiques : dès qu’il ressent une trop forte émotion comme la colère, la douleur ou la panique, une étonnante métamorphose s’opère. David Banner devient alors Hulk (Lou Ferrigno), une créature verdâtre aux réactions violentes et primitives.

 

Témoin de l’apparition de la créature lors d’un incendie de laboratoire, le journaliste du National Register, Jack McGee (Jack Colvin), finit par accuser le monstre de la mort de l’assistante de David, le Dr Elaina Marks (Susan Sullivan).

 

Conscient du danger qu’il peut représenter pour son entourage, le Dr Banner décide de se faire passer pour mort et prend la route à la recherche d’un remède. Mais dans chaque ville qu’il traversera, les habitants découvriront la compassion de David Banner et la force de Hulk. 

 

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UNE LIBRE ADAPTATION DE LA BANDE DESSINEE

 

C’est au milieu des années 1970 que Frank Price, le dirigeant d’Universal Television, commence à s’intéresser au potentiel commercial des séries fantastiques et plus particulièrement des adaptations de comic book. Les succès des aventures de Steve Austin et de Wonder Woman sont bien entendu à l’origine de cet engouement.

Universal décide donc d’acquérir les droits de « L’Incroyable Hulk », un héros de la Marvel particulièrement populaire qui a le potentiel d’être transposable sur le petit écran compte tenu des moyens techniques de l’époque. En effet, inutile de rappeler qu’à la fin des années 1970, l’imagination des scénaristes et des producteurs de la télévision est fortement limitée par l’absence des technologies numériques actuelles. Une contrainte que seul le cinéma peut surmonter, par l’intermédiaire de moyens financiers et humains particulièrement colossaux (c’est notamment le cas du film « Superman » mis en scène par Richard Donner).

 

 

Frank Price choisit finalement de confier le projet à Kenneth Johnson, le célèbre producteur des séries à succès « L’Homme qui valait trois milliards » et « Super Jaimie ». Néanmoins, le futur créateur de « V » ne souhaite pas adopter le ton « léger » des adaptations de l’époque (« Batman », « Wonder Woman »). Pour Johnson, il est même hors de question que Hulk affronte des extraterrestres ou autres super-vilains bien connus des amateurs de B.D. Il souhaite plutôt faire de Hulk un « road-movie-show », dans le style de la célèbre série « Le Fugitif » (1963-1967). Le concept de la bande dessinée est ainsi remanié de tel façon à bâtir un programme dramatique, réaliste et humaniste basé sur la fuite d’un individu à deux facettes, sorte de Dr Jekyll et Mister Hyde mâtiné d’une pointe de la créature de Frankenstein, histoire de rendre le monstre plus sympathique.

 

 

 

En outre, Johnson créé un trio de personnages attachants. Il y a tout d’abord, le Dr Bruce Banner, rebaptisé David pour les besoins de la série. Contrairement aux bandes dessinées originales, il est décidé de positionner ce personnage au premier plan de l’adaptation télévisée. Le timide physicien nucléaire des comics devient ainsi un médecin – biologiste profondément traumatisé  par le décès de son épouse, Laura Banner. C’est Bill Bixby qui sera rapidement choisi pour camper le rôle. L’acteur a en effet l’avantage d’être très populaire à télévision américaine (« Mon martien favoris », « The Courtship of Eddie’s father », « Le Magicien ») et d’être aussi bien apprécié par les adultes que par les enfants. En outre, Bill Bixby dotera son personnage d’une sensibilité et d’un humanisme jusqu’alors jamais transposé dans la bande dessinée.

 

Ensuite, il y a la créature, plus connue sous le nom de « Hulk ». Elle occupe de toute évidence une moindre importance que le Dr Banner, autour duquel toutes les intrigues de la série seront construites. En outre, elle s’avère beaucoup moins puissante que son homologue de la BD. En effet, si Hulk est doté d’une force incroyable et a la capacité de se régénérer de certaines blessures, il n'est en revanche pas invulnérable aux balles. Finalement, Johnson fait plus de Hulk un ancêtre de l’Homme qu’un super-héros, ce qui a le mérite de le rendre plus crédible aux yeux des téléspectateurs de l’époque. Le culturiste Lou Ferrigno parviendra à grand renfort de maquillage à interpréter avec conviction le désormais célèbre géant vert.

 

Enfin, Johnson créé de toute pièce le personnage de Jack McGee, reporter au National Register, afin de remplacer de manière efficace l’inlassable Général Ross. L’introduction de ce journaliste qui poursuit sans relâche la créature servira de ligne conductrice à la série. Cette traque n’est d’ailleurs pas sans rappeler le thème central de la série « Le Fugitif » où Richard Kimble (David Janssen) était recherché par le lieutenant Phillip Gerard (Barry Morse). Interprété avec subtilité par Jack Colvin, le personnage de McGee parvient aussi bien à agacer le téléspectateur qu’à l’émouvoir. En effet, le journaliste n’est nullement pris au sérieux avec son histoire de géant vert. Cette situation a finalement pour conséquence de le rendre aussi solitaire que l’homme qu’il traque...

 

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Pour la trame narrative de la série, Johnson va s’efforcer de développer avec son équipe des intrigues dans lesquelles le Dr Banner est placé dans des situations quotidiennes où ses émotions sont les agents déclencheurs des métamorphoses : il s’énerve de ne pas obtenir d’une standardiste l’appel qu’il demande, se blesse en changeant un pneu, ou s’emporte même en plein embouteillage à l’arrière d’un taxi … Bref des situations dans lesquelles chacun peut se reconnaître, Hulk n’étant finalement qu’une exagération de nous-mêmes.

 

L’EVOLUTION DE LA SERIE

 

Il convient de remarquer que la majeure partie des épisodes de la série sont construits selon un schéma narratif bien précis. Ainsi chaque semaine, David Banner est introduit dans un nouvel environnement (une semaine il devient le soigneur d’un boxeur, la semaine suivante il travaille dans une aciérie ou une école, puis devient le passager d’un avion en péril), et finit par venir en aide, d’une manière ou d’une autre, à des personnes avec lesquelles il s’est attaché. Hulk, quant à lui, apparaît presque toujours deux fois au sein de chaque histoire (au milieu et à la fin de l’épisode).

 

En outre, contrairement à la mode du moment, les épisodes de « L’Incroyable Hulk » sont relativement indépendants les uns des autres, ce qui permet aujourd’hui de les regarder dans n’importe quel ordre. Notons toutefois que la série a connu quelques évolutions :

 

 

A - Sur un plan scénaristique

 

« L’Incroyable Hulk » connaît deux périodes bien distinctes. Dans les 25 premiers épisodes, Jack McGee traque ainsi inlassablement la créature depuis qu’il l’a vue dans le téléfilm pilote, convaincu qu’elle est responsable de la mort du Dr Banner et de son assistante, le Dr Elaina Marks. Mais un changement majeur intervient dès la moitié de la deuxième saison. Dans l’épisode « L’Homme Mystère », McGee assiste en effet à la métamorphose de Banner sans toutefois voir son visage. En sachant que Hulk est en réalité un homme, le journaliste donne désormais une nouvelle dynamique la série, et rapproche progressivement du terrible secret du Dr David Banner.

 

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B -  Sur le style

 

La série s’est progressivement orientée vers des intrigues profondément humanistes, surtout à partir de la deuxième saison. Ainsi, chaque semaine, le docteur David Banner lutte pour garder le contrôle de lui-même, la créature lutte pour rester libre face à une hostilité.  systématique et les personnages épisodiques eux aussi doivent avoir un problème à résoudre. Une semaine ce sera une jeune femme alcoolique que Banner et Hulk aideront à vaincre sa maladie (« Delirium »), une autre semaine un jeune handicapé mental dont Hulk deviendra l’ami (« Ricky »), la semaine suivante un enfant victime de violence parentales (« Un enfant en danger »). Ces thématiques continueront d’être abordées dans la troisième saison ("Hallucinations", "La surdouée").

 

 

A partir de sa quatrième année de diffusion, « L’Incroyable Hulk » s’oriente vers un style résolument plus fantastique. Le ton est d’ailleurs donné dès l’épisode d’ouverture « Prométhée » dans lequel le Dr Banner se retrouve prisonnier d’un corps à moitié transformé, puis enfermé dans un complexe militaire, après avoir été exposé aux radiations d’un météore. Quelques épisodes plus tard, après une expérience pour se libérer de la créature, le gentil scientifique devient une version obscure de lui-même… Hulk se verra même confronté à un autre géant vert dans « Copie conforme ». Enfin, les téléfilms réunions réalisés par Bill Bixby à la fin des années 1980, se rapprocheront radicalement des comics de la Marvel. David Banner y rencontrera le viking Thor puis l’avocat Matt Murdock  alias Daredevil (interprété par Rex Smith « Tonnerre Mécanique »).

 

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DIFFUSION DES AVENTURES DE HULK AUX ETATS-UNIS

 

 
 
 
 
 


 

 

 

En novembre 1977, après la diffusion sur CBS des deux premiers téléfilms de « l’Incroyable Hulk » et pour répondre à la réaction favorable des téléspectateurs, une série régulière est annoncée par Universal Television. Dix épisodes constituent la première saison de la série de mars à mai 1978. Face aux audiences très confortables du show, CBS signe pour une nouvelle saison de 21 épisodes, dont deux d’une heure et demie (« Mariés » et « l’Homme Mystère»). Lors de la remise des prestigieux Emmy Awards pour la saison 1978/1979, l’actrice Mariette Hatley est d’ailleurs récompensée dans la catégorie « Best Dramatic Performance » pour son rôle de Carolyn Fields, dans l’épisode « Mariés». La série télévisée semble donc avoir trouvé sa place dans la grille de diffusion, en étant diffusée en prime time juste après Wonder Woman.

 

Pour trois saisons supplémentaires, « L’Incroyable Hulk » poursuit ses aventures de 21h à 22h, toujours sur CBS et fait désormais partie des programmes phares du vendredi soir aux côté de « Dallas ». Le dernier épisode « Etat d’alerte» est diffusé le 2 juin 1982 mais n’apporte aucune forme de conclusion aux aventures du Dr David Banner.

 

Face aux encourageantes rediffusions de la série, Hulk finira par revenir, sous la direction de Bill Bixby, dans trois téléfilms réunions diffusés successivement sur NBC entre 1988 et 1990. Après les succès des aventures de Hulk aux côtés de Thor puis Daredevil, les audiences mitigées de « La Mort de l’Incroyable Hulk » et le décès prématuré de Bill Bixby marqueront un point final aux aventures du géant vert. 

 

En France, les aventures du Dr Banner seront dans un premier temps diffusées en salles le 13 juin 1979 dans un remontage du pilote combiné à 747. Il  arrivera par la suite sur le petit écran dès le mois de décembre 1980 dans l'émission "Au plaisir du samedi". Une première salve de 13 épisodes est diffusée dès décembre 1980 à mars 1981. Il s'agit alors d'un mélange d'épisodes des saisons 1 et 2. Il fallut visiblement attendre la diffusion sur M6 dès 1987 pour avoir l'intégralité des épisodes (excepté les trois pilotes et "747"). L'Incroyable HULK aura par la suite le droit à de multiples rediffusions : RTL9, 13e rue, AB1 ou plus récemment Paramount Channel, pour la première fois en HD (de novembre 2019 à février 2020). 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES ANECDOTES

 

- A l’origine c’est Richard Kiel (Requin, l’adversaire de James Bond dans deux films avec Roger Moore) qui interprétait la créature dans l’épisode pilote. Malgré sa grandeur, il fut finalement remplacé par Lou Ferrigno, faute d’une musculature suffisante. Néanmoins, l’acteur apparaît très brièvement (en contre-plongée) dans le rôle de Hulk lorsque le monstre arrache un arbre pour sauver une petite fille tombée dans un lac.

 

 

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- Le premier téléfilm fut présenté hors compétition au festival d’Avoriaz en 1978. L’année suivante, il bénéficia même d’une exploitation au cinéma en France (l’épisode « 747 » figurait dans la version projetée). "Mariés" (2.1) sera également diffusé en salles, en 1980, sous le titre "Hulk revient".

 

 

- L'acteur Ted Cassidy, plus connu pour son rôle de la chose dans la série "La Famille Adams", assurait la narration du générique de l'Incroyable Hulk. Il doublait également les grognements du monstre jusqu'à sa brutale disparition en 1979. 

 

 

Ted Cassidy
 

 

 

- Dans la version française c'est le comédien Daniel Gall (décédé en décembre 2012), célèbre voix d'Actarus dans Goldorak qui assura avec talent le doublage de Bill Bixby.

 

 

 

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- Mario Desmarais assurera le doublage intégral des saisons quatre et cinq.  Ces épisodes furent d'abord diffusés au Québec.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- L’épisode « Cauchemars » (3.13) est axé sur le personnage de Jack McGee. Bill Bixby n’y a d’ailleurs pas participé.

 

- « Prométhée » (4.1) s’inspire librement du sixième numéro du comic book original de Hulk écrit par Stan Lee en personne en 1962. Notons d’ailleurs que ce dernier fait une apparition spéciale dans « Le Procès de l’Incroyable Hulk », où il incarne l’un des jurés.

 

- Lou Ferrigno apparaît dans un autre rôle que celui de Hulk dans « Le Roi de la Plage » (4.9).

 

- Dans les deux premières saisons, les séquences de métamorphoses montraient le visage du Dr Banner devenir progressivement celui de Hulk. Néanmoins, pour les saisons suivantes, la production eu régulièrement recours à des stocks shoots. Bill Bixby était en effet particulièrement allergique au maquillage utilisé sur la série.

 

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- En 1984, New World International et Bill Bixby envisagent de réunir Hulk et Spiderman (Nicolas Hammond) au sein d’une même aventure. L'homme araigné devait y porter un costume noir. Le projet ne se concrétisera pas en raison de l’indisponibilité de Lou Ferrigno.

 

- En 1990, ABC et New World International lancent le tournage d'un pilote dédié à « She Hulk ». Bill Bixby reprend à cette occasion le rôle du Dr Banner. Le tournage sera néanmoins brutalement interrompu en raison d'un désaccord concernant le choix de l'actrice principale puis de problèmes juridiques. Un film sera mise en chantier l'année suivante avec Brigitte Nielsen (« Rocky IV ») dans le rôle de She Hulk. Néanmoins le projet ne dépassera jamais le stade des photos promotionnelles.

 

She Hulk

 

- Peu avant son décès en 1993, Bill Bixby envisageait de réaliser un quatrième téléfilm des aventures de Hulk. L’épisode devait notamment nous dévoiler une version intelligente de la créature (comme le Professeur Hulk dans les bandes dessinées écrites par Peter David).

 

- Contrairement au film réalisé par Ang Lee, « L’Incroyable Hulk » réalisé en 2008 par Louis Leterrier s’inspire très nettement de la série télévisée. Le Dr Banner incarné par Edward Norton est très proche de celui de Bill Bixby. Le film va même jusqu’à réutiliser quelques notes de « The Lonely Man », le célèbre thème musical de la série de Kenneth Johnson.
- L'année 2018 marque le 40e anniversaire de la série. A cette occasion, Elephant Films editera le 28 août 2018 un coffret intégral en blu ray. Ci-dessous le visuel du coffret apparu dans une bande annonce de janvier 2018. 

 

 

CONCLUSION

 

Très ancrée dans son époque, la série télévisée « L’Incroyable Hulk » reste de toute évidence l’un des programmes les plus cultes des années 1980. Les étonnantes transformations de Bill Bixby en géant vert ont marqué toute une génération de téléspectateurs.

 

Au-delà de ce simple aspect, cette adaptation télévisée des comics de la Marvel constitue une véritable réussite pour son époque. Certes, beaucoup de libertés ont été prises avec la version originale (créée par Stan Lee et Jack Kirby) et la série ne parvient pas à éviter le piège de la répétition. Néanmoins, cette version a le mérite d’avoir fait découvrir le personnage de Hulk à travers le monde entier, tant auprès des enfants que des adultes. Enfin, le ton sérieux et dramatique de la série en fait l’une des adaptations de bandes dessinées les plus audacieuses de ces trente dernières années.

 

Sources : Le Magazine des séries, superhéros en série (le guide du téléfan), "You wouldn't like me when I'm angry"

 

 

 

 

Lire la biographie de Bill Bixby 

 

 

 


Interviews du producteur de la série Kenneth Johnson : 

 


 

 


 

Coulisses du tournage - émission tv "Mister Rogers" 


 
 

 

 

Documentaire sur les origines de Hulk dans la série télévisée (V.O.):

 

 

 

Bande annonce "Hulk : Le Retour" (1988):

 


 
 

Rejoignez notre groupe les amis de "L'Incroyable Hulk" sur facebook : 

 

Pour finir, un documentaire très complet faisant le lien entre les comics et la série télévisée. 

 

 

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1 janvier 2015 4 01 /01 /janvier /2015 14:00
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SYNOPSIS : 9 septembre 1999, John Koening est nommé commandant de la base lunaire Alpha par la commission spatiale en remplacement du commandant Gorski, relevé de ses fonctions par le commissaire Simmonds; celui charge Koening de diriger une mission d'exploration vers Meta, une planète susceptible d'être colonnisée qui doit prochainement passer à proximité de la lune. 

Dès son arrivé, Koening apprend par le Dr Helena Russell et le Pr Victor Bergman qu'un mystérieux virus a causé la mort de plusieurs astronautes atteint de liaisons cérébrales liées à de probables radiations dans le secteur des déchets radioactifs. 

Le Dr Russel déconseille à Koening d'autoriser le lancement de la mission; ce dernier décide de prendre certaines précautions et de faire effectuer des vérifications avant de donner son aval définitif. 

Le secteur 1, inutilisé depuis 5 ans, explose subitement sous l'influence d'ondes magnétiques très intenses. La menace d'une réaction en chaîne sur le secteur 2, 140 fois plus grande que le secteur 1, incite Koening à faire déplacer les piles nucléaires qui y sont entreposées par le biais des aigles, les vaisseaux spatiaux de la base. 

Le 13 septembre 1999, au cours de l'opération, une explosition thermonucléaire d'une grande intensité se déclenche soudain, éjectant la une hors de l'orbite terrestre et la propulsant inexorablement, avec les survivants de la base, vers l'immensité sidérale... (Résumé de Didier Liardet - Cosmos 1999, le fabulaire de l'espace). 

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28 novembre 2014 5 28 /11 /novembre /2014 22:55
La sortie de Star Wars: Episode VII - The Force Awakens, réalisé par J.J. Abrams, est prévue pour le 18 décembre 2015. Plus tôt ce mois-ci, le géant Disney avait annoncé que le tournage commencé en mai en Grande-Bretagne était terminé. 
Les membres d'origine du casting Harrison Ford, Carrie Fisher, Mark Hamill, Anthony Daniels, Peter Mayhew et Kenny Baker seront à l'affiche du nouveau long-métrage, aux côtés de plusieurs étoiles montantes comme Lupita Nyong'o, Oscar du meilleur second rôle cette année. 

http://i2.mirror.co.uk/incoming/article3477199.ece/alternates/s1023/Star-Wars.jpg
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19 octobre 2014 7 19 /10 /octobre /2014 21:45

Chacun de nous est habité par une fureur atroce et déchaînée.

Narrateur

Traumatisé par la mort de sa femme, prisonnière d’une voiture en feu, le Docteur David Bruce Banner (Bill Bixby) se consacre avec son assistante (Susan Sullivan) à la recherche sur l’adrénaline et le potentiel surhumain que chacun possède en lui mais qui ne se révèle que dans des circonstances exceptionnelles. Durant une expérience en radiologie, le scientifique est accidentellement irradié par une forte dose de rayons gamma provoquant une altération de son ADN. Les effets de cet incident sont catastrophiques : dès qu’il éprouve une forte émotion (colère, peur, douleur), il se métamorphose en une créature violente et primitive : l’Incroyable Hulk (Lou Ferrigno).

 

PRODUCTION

 

Ce téléfilm, diffusé en 1977 sur CBS, constitua une agréable surprise, tant pour la critique que les téléspectateurs. En effet, à l’époque, aucune adaptation de super-héros ne bénéficiait encore d’un traitement «sérieux». Les séries télévisées « Batman » et « Wonder Woman » (seule véritable référence du genre dans les années 1960 et 1970) privilégiaient notamment une approche humoristique pour séduire un large public. Avec l’Incroyable Hulk, le réalisateur - scénariste Kenneth Johnson (« L’Homme qui valait trois milliards », « Super Jaimie », « V ») se distingue de ses prédécesseurs en adoptant une tonalité réaliste et dramatique. Ainsi, dès l’ouverture du téléfilm, le ton est donné : « Chacun de nous est habité par une fureur atroce et déchaînée » énonce le narrateur. Le film est ainsi essentiellement une aventure humaine, celle du Dr David Banner. Dès les premières minutes, le chercheur est présenté comme un personnage profondément torturé par le décès de son épouse Laura. Ses recherches sur la force physique sont en réalité devenues une obsession visant à identifier les raisons pour lesquelles il n’est pas parvenu à extraire sa femme d’une voiture en feu. L’interprétation de Bill Bixby (« Mon Martien Favori », « Le Magicien ») dans le rôle du Docteur David Banner s’avère d’ailleurs particulièrement émouvante. Elle constitue l’un des principaux atouts de ce téléfilm. Bixby y partage la vedette avec Susan Sullivan qui interprète le Docteur Elaina Marks, une proche collègue du Docteur Banner. La jeune femme l’assistera et le soutiendra durant toute cette première aventure. Ce pilote accorde également une place majeure à un autre personnage inventé pour la télévision : le reporter du National Register Jack McGee (Jack Colvin). L’introduction de ce journaliste d’investigation qui poursuivra Hulk d’épisode en épisode – est un ajout typiquement hollywoodien, un artifice servant de ligne directrice à la série ; ce motif récurrent n’est pas sans rappeler le thème central de la série Le Fugitif, diffusée de 1963 à 1967, où Richard Kimble (David Janssen) était traqué sans relâche par le lieutenant Philip Gerard (Barry Morse).

 

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Dans ce contexte, cette adaptation télévisuelle s’éloigne sensiblement de la bande dessinée originale créée par Stan Lee et Jack Kirby en 1962. Kenneth Johnson s’est en effet véritablement réapproprié l’histoire afin de la rendre la plus humaine et la plus vraisemblable possible. Le personnage de Banner / Hulk, les rayons gamma et la colère source des métamorphoses sont ainsi les seuls éléments figurant dans le comic book original. Aucun « vilain » n’est par ailleurs présent dans le téléfilm. Les trois transformations du scientifique dans le pilote sont le résultat, non pas de confrontations physiques, mais de fortes émotions (douleur, stress et peur) ressenties par le Dr Banner. Ce sont d’ailleurs ces métamorphoses qui feront le succès de la série notamment auprès des plus jeunes : une musique stridente, suivi d’un gros plan sur les yeux devenus blancs de David Banner pour finir sur les déchirements de chemises. Ces séquences seront reprises durant chaque épisode du show et en feront sa marque de fabrique.

 

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Comparé aux comics des années 1970, le culturiste Lou Ferrigno s’avère convainquant dans le rôle de Hulk. Tous les moyens possibles à l’époque ont été utilisés pour donner vie au célèbre géant vert.  Pour ce premier téléfilm, sous la direction du maquilleur Werner Keppler (« V », « Alien Nation ») la créature adopte un look néandertalien (à l’aide d’une prothèse faciale), le monstre étant conçu comme une sorte de version primitive de l’être humain. Il apparaît ici totalement muet (contrairement aux comics) ne parvenant à s’exprimer que par de simples grognements. Le monstre n’est toutefois pas dépourvu de sensibilité (à l’image de David Banner) comme le prouve sa dernière scène dans le téléfilm. Par ailleurs, en termes de mise en scène, Kenneth Johnson filma souvent Lou Ferrigno en contre plongée afin de lui donner davantage de démesure, le culturiste mesurant en réalité moins de deux mètres.

 

 

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Au final, ce premier téléfilm s’avère de très bonne facture pour les amateurs du genre. L’épisode donne notamment une dimension très humaine à l’histoire de Hulk. La qualité du jeu de Bill Bixby alliée au scénario et à la mise en scène de Kenneth Johnson hisse ce pilote au rang des meilleurs épisodes de cette série télévisée.

 

 

INFOS SUPPLEMENTAIRES

 

 

1°/ Le téléfilm a été tourné en 18 jours en Californie avec un budget de 2 millions de dollars. Plusieurs scènes ont été filmées à l’Institut des Arts de Californie et au Providence Saint Joseph Medical Center.

 

2°/A l’origine c’est Richard Kiel (Requin, l’adversaire de James Bond dans deux films avec Roger Moore) qui interprétait la créature dans l’épisode pilote. Malgré sa grandeur, il fut finalement remplacé par Lou Ferrigno, faute d’une musculature suffisante. Néanmoins, l’acteur apparaît très brièvement (en contre-plongée) dans le rôle de Hulk lorsque le monstre arrache un arbre pour sauver une petite fille tombée dans un lac.

 

3°/Plusieurs séquences dans lesquelles figurent la créature font directement échos au Frankestein (1931) avec Boris Karloff. La plus notable met en scène Hulk et une petite fille au bord d’un lac.

 

 

4°/ Le moulage de l’empreinte du pied de Hulk dévoilé par Jack McGee est en réalité un accessoire de l’épisode d’ouverture de la seconde saison de « Super Jaimie » intitulé «The Return of bigfoot».

 

5°/ La femme de David Banner est interprétée par l’actrice Lara Parker. Son nom ne figure pas au générique du téléfilm. 

 

 

 

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